A lire : Se retrouver au mauvais endroit, au mauvais moment. Une expression que Rick Remender et André Lima Araujo illustrent avec l'art et la manière dans un album de BD aussi prenant que brutal : Une soif légitime de violence.
Il y a des jours comme ça. Sonny n'aurait jamais dû quitter Chinatown. Vancouver a beau être une ville qu'on imagine tranquille, Sonny a ignoré tous les signaux qui auraient dû l'alerter et il a poursuivi son chemin vers les emmerdes. Du genre de celles qui peuvent mettre fin à vos jours de la pire des manières. Si Sonny a des faux airs de Benedict Wong, il ne partage pas la science du combat avec la star du film d'action. Rick Remender n'épargne rien à son personnage, qui s'en prend plein la gueule. Pour autant, ce type falot et un peu lâche va progressivement puiser au fond de ses tripes le courage de se dresser contre l'adversité. Et quelle adversité ! Des tueurs de la pire espèce.
Ce premier tome (découvrez les premières pages) tient toutes ses promesses. Remender a limité les dialogues au strict nécessaire, laissant le récit se dérouler visuellement, confiant dans le talent de son partenaire. Et André Lima Araujo fait le job. Chacune de ses planches fascine par son sens du cadrage. L'approche cinématographique est manifeste, les cases tenant lieu de plans. Le dessinateur les multiplie lorsqu'il souhaite accélérer le rythme ou faire des coupes sur des détails signifiants. Son style réaliste, très pur, élégant, se mâtine d'une influence manga quand l'action prend le dessus. Chris O'Halloran a réalisé un superbe travail sur les couleurs. L'éditeur Urban a opté pour le grand format de la BD européenne et le lecteur en prend plein la vue. L'album, dur et violent, se conclut par un cliffhanger qui donne envie d'en voir plus. Bring it on!
Anderton
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire