vendredi 23 février 2024

BD : Lewis Trondheim, le bon à petits riens

Les petits riens de Lewis Trondheim BD CINEBLOGYWOOD

J'aime bien Lewis Trondheim. Dessinateur, scénariste, éditeur, il occupe souvent les rayons BD des librairies et bibliothèques, en collaboration ou en solo, pour des albums originaux, bourrés d'humour et traversés de poésie. Parmi ses créations, j'ai un coup de coeur pour Les petits riens de Lewis Trondheim, publiés dans la collection Shampooing qu'il a lancée chez Delcourt. Le 9e tome, joliment intitulé Les chemins de désir, nous plonge à nouveau dans son intimité, entre émerveillements, réflexions et névroses.


Les petits riens... Un titre digne de Seinfeld. Et comme chez le comique américain ou Larry David, Trondheim aime partager ses pensées et son regard sur des choses les plus futiles, des moments volés à la vie qui passe. Les panneaux de signalisation, la télécommande de sa chambre d'hôtel, le sens de rotation des manèges, les toilettes (très souvent), la livraison des bagages à l'aéroport, les pièces de monnaie qu'on trouve par terre... "Rester jeune, c'est être capable de s'émerveiller tous les jours", écrit-il alors qu'il nous partage son quotidien chez lui à Montpellier ou en voyage, de la Corse à Singapour, en passant par Bâle, la Californie ou le Liban. Et c'est vrai que Lewis, aux pays, s'émerveille. Pour des petits rien qui en disent souvent beaucoup sur l'auteur mais aussi sur nous. Il évoque également ses angoisses, ses interrogations, ses coups de gueule. Balance des vannes pas toujours à propos. Il fait un doigt d'honneur à une femme qui photographie son plat au restaurant car ça l'énerve. Mais il dessine l'assiette de son petit-déjeuner à Singapour. Il est comme nous, on est comme lui, Lewis. Plein de contradictions. Son épouse et ses amis ne manquent pas de lui faire remarquer.

Le charme de ces tranches de vie (lire un extrait) tient aussi à la façon dont l'auteur les illustre. Finesse du trait, superbe mise en couleurs à l'aquarelle. Une fausse simplicité qui va droit à l'essentiel. Que c'est beau. Le regard file à la vitesse des historiettes et parfois s'arrête, revient en arrière, pour apprécier un détail, une expression. Un grand bonheur de rien du tout.

Suivez sur Instagram @lewistronheim

Anderton


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