Sortir des films en salle, c'est un travail d'artisan. C'est peut-être pour cela que Hugues Peysson a nommé sa société L'Atelier distribution. Pour ses 30 participations au Festival de Cannes, son bon catalogue associant nouveautés et films de patrimoine et ses excellentes éditions vidéos truffées de bonus passionnants (L'Atelier d'images), ce passionné devait répondre à notre Questionnaire cannois (découvrez toutes nos interviews). Il évoque son travail, partage quelques belles émotions et recommande même un vin de son Vaucluse natal.
Qu'allez-vous faire à Cannes ?
Continuer un pèlerinage commencé il y a 30 ans ! Nous serons sur place avec mon associé Pierre Paga et mon équipe pour acheter des films. Cela nous permet aussi de rencontrer les exploitants, nos partenaires et nos confrères.
Combien de fois avez-vous participé au Festival ?
J’ai eu la chance de pouvoir m’y rendre très tôt avec Arte donc je dois atteindre les 30 participations cette année.
Qu’attendez-vous de cette édition 2025 ?
De bonnes surprises. Nous avons bouclé - sauf pépite de dernière minute - notre line up 2025 donc le but est de travailler sur les sorties de l’année prochaine et aussi de continuer nos discussions avec les producteurs français sur leurs projets en développement.
Quel est votre plus grand plaisir pendant le Festival ?
Les diners avec mes amis du métier quand le marché touche à sa fin et qu’on redevient de simples spectateurs, en discutant des heures de nos coups de coeur... évidemment en dégustant une glace.
Qu’est-ce qui vous énerve le plus ?
Le réveil matin pour réserver les places et le monde, je n’aime pas trop la foule !
Quel est votre plus beau souvenir ?
Cannes de l’après Covid en juillet. Un temps magnifique, moins de monde, des séances accessibles même en dernière minute et surtout c’était le plaisir de revenir au cinéma. Pour paraphraser Prévert, on reconnait le bonheur au bruit qu’il fait quand il s’en va. Et c’était magique de retrouver les salles de cinéma.
Qu’y a-t-il dans votre valise ?
Beaucoup trop de vêtements (pour prévoir tous les types de temps), des Doliprane et évidemment un maillot de bain.
Quel est votre truc pour tenir le coup pendant la quinzaine ?
Essayer de ne pas trop manger (je suis gourmand), de ne pas trop boire non plus (sauf du Champagne et du vin de ma région comme le Beaucastel de la famille Perrin) et courir le matin.
Pour quel(le) artiste redeviendriez-vous un fan de base si vous le/la croisiez sur la Croisette ?
Difficile de choisir - je suis comme Mia Farrow dans La Rose pourpre du Caire, ébloui par beaucoup d'acteurs et d’actrices, de réalisateurs et réalisatrices. Mais j’avoue un grand faible pour Kate Winslet et Emma Thompson - la classe et l’humour british réunis. Et puis Dominik Moll et Sergi Lopez qui seront tous les deux à Cannes car ce sont de belles personnes - aussi talentueuses que sympathiques.
Votre fête cannoise la plus délirante, c’était où et quand ?
Une fête MTV où une villa avait été transformé en casino - j’avais joué avec la chanteuse Natalie Imbruglia qui était extrêmement drôle - et évidemment le célèbre bateau d’Arte.
Quelle est votre Palme d’or préférée ?
J’ai beaucoup de films qui tiennent à coeur mais je dirai Missing de Costa Gavras, parce que le film est à la fois tragique et magistral - j’avais eu la chance de travailler avec le couple Gavras pour sa réédition chez Universal - et puis La Leçon de Piano de Jane Campion : les paysages, la poésie, la dureté, un film qui m’avait marqué profondément.
Quel est votre programme après le Festival ?
Quelques jours de vacances dans mon Vaucluse natal ou à Bormes-les-mimosas !
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photo : Hugues Peysson
Anderton
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