Dossier Festival de Cannes 2025

dimanche 18 mai 2025

Le Festival de Cannes selon Jan Gassmann (cinéaste/ACID)

Festival de Cannes 2025 Questionnaire cannois Jan Gassmann CINEBLOGYWOOD

Cinéaste suisse, Jan Gassmann a déjà eu l'opportunité de présenter certains de ses films au Festival de Cannes, notamment dans la section ACID. Retour d'ascenseur, cette année, il fait partie du comité de sélection de cette association qui met en avant le cinéma indépendant. Alors, hop, nous lui avons soumis notre Questionnaire cannois (découvrez l'intégralité de nos interviews). Il nous parle d'engagement, de maté et d'un plan lose.


Qu'allez-vous faire à Cannes ?

J’accompagnerai surtout deux films dans la programmation ACID, car j’ai eu la chance de faire partie du comité de sélection cette année, avec 13 autres collègues.

Combien de fois avez-vous participé au Festival ?

C’est ma quatrième participation au Festival de Cannes. Ma première expérience remonte à 2008, lorsque Chrigu a été présenté dans la section ACID.

Qu’attendez-vous de cette édition 2025 ?

Je n’ai pas de grandes attentes, mais je vois 2025 comme une année importante pour le cinéma, surtout au vu de la situation politique. Je pense que le cinéma ne peut pas apporter de réponses directes, mais il peut être un repère, un signe qu’un processus est en cours – ou au contraire, qu’on détourne le regard face à une radicalisation croissante et à des comportements antidémocratiques.

Quel est votre plus grand plaisir pendant le Festival ?

Ce que j’aime dans un festival de cinéma, c’est découvrir de nouveaux films. Cette fois, j’ai aussi hâte de voir la réaction du public face aux films que nous avons programmés. Certains sont assez controversés.

Qu’est-ce qui vous énerve le plus ?

J’essaie de ne pas me laisser agacer, mais j’espère que le système de billetterie fonctionnera à peu près cette année aussi. J’ai hâte de faire de nombreuses rencontres. Je pense que Cannes devrait peut-être se prendre un peu moins au sérieux qu’on ne le fait parfois. Ça éviterait bien des énervements.

Quel est votre plus beau souvenir ?

Mon plus beau souvenir est sans doute la première de mon film 99 Moons il y a trois ans. La projection dans la salle, mais aussi le moment partagé avec l’équipe, avec les acteurs, avec les personnes qui ont travaillé dur sur ce film. C’était une merveilleuse conclusion. Il faisait plus chaud que d’habitude à cette période de l’année. Et être au bord de la mer, assis dans le sable, en train de fumer une cigarette avec celles et ceux qui ont tout donné pour que ce film existe, c’est un très, très beau souvenir.

Qu’y a-t-il dans votre valise ?

Je ne sais pas si je viendrai avec une valise ou juste avec un sac à dos. Il n’y aura pas grand-chose dedans. Un carnet de notes, peut-être mon appareil photo, peut-être une crème solaire. Et certainement une brosse à dents.

Quel est votre truc pour tenir le coup pendant la quinzaine ?

Je pense que si la qualité des films est au rendez-vous, alors on est content chaque jour de pouvoir découvrir un nouveau monde. Sinon, je dirais : plus de café, plus de maté – ça ne fait pas de mal.

Pour quel(le) artiste redeviendriez-vous un fan de base si vous le/la croisiez sur la Croisette ?

Il me semble injuste de mettre quelqu’un en avant. Il y a tellement de cinéastes que j’admire. Et en plus, j’ai une certaine cécité des visages. Du coup, je ne reconnaîtrai probablement même pas mes stars préférées.

Votre fête cannoise la plus délirante, c’était où et quand ?

Je crois que c’était la fête organisée pour Synecdoche, New York de Charlie Kaufman, quand le film était en compétition. Et c’était surtout la plus absurde : on est montés en taxi très haut dans les collines, à deux, avec un seul ticket. Mon ami est entré, et au bout de cinq minutes on lui a dit qu’on ne le connaissait pas, qu’il avait un ticket, certes, mais qu’on ne voulait pas de lui là. Il pouvait prendre une bière, puis devait repartir. Et pendant ce temps, j’observais le vigile, qui d’abord était très sympa avec moi, puis soudain son visage a changé et il m’a renvoyé.

Quelle est votre Palme d’or préférée ? 

Je dirais spontanément Elephant de Gus Van Sant.

Quel est votre programme après le Festival ? 

Après le festival, je continuerai à écrire de nouvelles histoires.


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photo : Jan Gassmann

Anderton


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