
Déjouant les prédictions de parti pris et de mièvrerie, jamais Spielberg ne commet l'erreur de se laisser étouffer par l'ambition de son propos : la virtuosité de sa réalisation, son sens de la simplification, son esthétique, le cinéaste les a adapté au message qu'il délivre, sans pour autant les brider, comme ce fut le cas pour La liste de Schindler. Et il se paie même le luxe de rendre hommage au cinéma engagé des années 70 dont certains l'accusent d'avoir été le fossoyeur (lire Le Nouvel Hollywood de Peter Biskind, éditions du Cherche-Midi). Ajoutez à cela un casting irréprochable et une musique qui prouve que John Williams est bien plus qu'un compositeur "pompier", et vous voilà avec ce que je n'hésite pas à appeler un chef d'oeuvre.
Dommage que le public n'ait pas suivi, surtout aux Etats-Unis. Ce qui explique pourquoi la sortie du DVD a donné lieu à un "recadrage" marketing : explosions, courses-poursuites, pistolet en gros plan... sur la jaquette comme dans la pub TV, Munich est désormais présenté comme un film d'action. C'est évidemment réducteur mais si c'est pour la bonne cause...
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire