A lire : Coffrets vidéo, beaux livres... Jean-Paul Belmondo est une fois de plus à l'honneur en cette fin d'année. A mes yeux, un ouvrage sort du lot : Belmondo le magnifique, qui revient sur l'aventure du film de Philippe de Broca, entre témoignages de premier plan et photos de tournage inédites.
C'est à Jérôme Wybon que l'on doit cette merveille. L'Indiana Jones de la bobine perdue a momentanément délaissé le 35 mm pour l'ektachrome, dénichant des clichés pris principalement pendant la partie du tournage du Magnifique qui s'est déroulée au Mexique, de mars à avril 1973. En couleurs et en noir et blanc, les tirages grand format nous montrent un Bébel radieux, gaulé comme un dieu grec. On le voit faisant des roulades ou roulant des mécaniques pour faire marrer son entourage. Il a alors 40 ans et fêtera d'ailleurs son anniversaire sur une plage, face à l'océan Pacifique. Sa joie de vivre est partagée par de Broca, Jacqueline Bisset, Jean Lefebvre et les techniciens. Le tournage ressemble à des vacances entre copains. Sur les photos, Philippe de Broca est souvent en maillot de bain, d'ailleurs. C'est Alexandre Mnouchkine, le producteur, qui joue les G.O. et s'assure que la troupe travaille dans les meilleures conditions. Un grand seigneur.
Et pourtant, la production n'avait pas bien commencé. Pour ce film de commande, le cinéaste s'était embrouillé avec le scénariste Francis Veber. Jean-Paul Rappeneau avait alors joué les juges de paix, tentant d'arrondir les angles. Veber a jeté l'éponge et refusé d'être crédité au générique. Aucun scénariste ne le sera mais de Broca rendra hommage au futur réalisateur de La Chèvre pour sa contribution majeure à cette comédie virevoltante.
Car Wybon ne propose pas seulement un bel album photo - ce qui serait déjà formidable en soi. Fidèle à son exigence, il raconte la genèse du projet, de l'écriture du script à la sortie en salle. Il s'appuie pour cela sur les propos qu'il a eu l'occasion de recueillir auprès des protagonistes, stars ou techniciens, au cours de sa carrière. On a l'impression qu'ils commentent pour nous ces pages que l'on feuillette avec un grand sourire. L'auteur partage même quelques documents d'époque - des extraits du scénario, un contrat de travail... -, une sélection d'affiches et un florilège de critiques de l'époque. La postérité de ce film devenu culte est également abordée. Le fan de Belmondo (qui signe la préface) et/ou de Broca est aux anges. D'autant que la maquette est élégante et incite à s'arrêter longuement sur chaque photo.
Merci à la Maison Cocorico qui édite l'ouvrage et bravo à Jérôme Wybon pour ce Bébel objet (fourni sans le sombrero). Vous savez quoi demander au Père Noël.
Anderton
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