En DVD et Blu-ray : Malgré des bonnes critiques, Bienvenue à Marwen n'a pas trouvé son public lors de sa sortie en salle. Et c'est injuste tant Robert Zemeckis a réalisé un film original et sensible qui offre à Steve Carell un rôle touchant. Sa sortie en vidéo permet de lui donner une deuxième chance. Pour au moins 4 raisons.
1) Une histoire vraie
Bienvenue à Marwen s'inspire de la vie de Mark Hogancamp, un dessinateur américain qui a failli mourir après s'être fait violemment agresser à la sortie d'un bar. Il en a gardé des séquelles physiques (il ne peut plus vivre de son art) et psychologiques. Pour se reconstruire, il prend des médicaments et peut compter sur le soutien des habitants de sa petite ville. Surtout, il s'échappe de la réalité en photographiant des poupées auxquelles il fait vivre des aventures au sein d'un village miniature baptisé Marwen, pendant la deuxième guerre mondiale. Son alter ego, Captain Hogie, et son équipe 100% féminine y affrontent des nazis et la sorcière Deja Thoris.
2) Une belle réflexion sur l'art
Dans un des bonus du film, Robert Zemeckis évoque le pouvoir guérisseur de l'art. Et, en effet, le vrai Mark Hogancamp a pu surmonter ses souffrances en se plongeant dans son monde alternatif. Troquant le crayon pour l'appareil photo, il a créé une oeuvre qui a été remarquée et exposée. Au-delà de cette histoire particulièrement émouvante, le film offre une belle réflexion sur la création artistique, l'épanouissement mais aussi les souffrances qu'elle procure. En regardant Mark mettre en scène son univers, on pense forcément au metteur en scène qui dirige ses acteurs et essaie de retranscrire sa vision, avec plus ou moins de frustrations.
Mark collectionne les chaussures de femme, qu'il porte parfois. Par association d'idées, cela m'a fait penser aux Chaussons rouges (The Red Shoes, 1948), de Michael Powell et Emeric Pressburger, l'un des films préférés de Steven Spielberg, Martin Scorsese et Brian de Palma. Et pour cause, à l'instar de Vertigo, Les Chaussons rouges illustre la relation obsessionnelle d'un artiste envers son modèle.
3) L'inventivité de Robert Zemeckis
Tout au long de sa carrière, Robert Zemeckis a mis la technique au service de l'histoire, recourant à toute la palette des effets spéciaux possibles. Effets spéciaux dont il a su saisir l'essence pour les exploiter au mieux dans le cadre de sa mise en scène. Il a d'ailleurs été un précurseur dans l'usage des images de synthèse, participant à l'amélioration de leur rendu. Il n'y a qu'à voir le gouffre entre Le Pôle Express (2004) et Bienvenue à Marwen pour s'en convaincre. Un bonus montre comment les poupées de Hogacamp ont pu prendre vie, associant la plasticité des jouets avec les expressions humaines du visage. Nul doute que cette technique sera réutilisée à l'avenir.
Loin de se perdre dans ces effets spéciaux bluffants, Zemeckis les intègre à sa mise en scène, une fois de plus bourrée d'inventions visuelles, fluide, virevoltante. Pas d'esbroufe pour autant : elle ne fait que traduire l'imaginaire de Hogancamp, affranchi de ses incapacités physiques et psychologiques.
4) L'émotion de Steve Carell
Les personnages handicapés, victimes d'ostracisme, sont particulièrement difficiles à interpréter. Il y a le risque de trop en faire et la tentation de livrer une "performance à Oscar". Une démarche dont Ben Stiller s'était moquée dans Tonnerre sous les tropiques (2008).
Steve Carell ne tombe pas dans le panneau. Il faut dire qu'il porte en lui une sensibilité à fleur de peau, qui jaillit en un regard. Sans tomber dans le pathos, il livre une prestation bouleversante. Il est entourée d'actrices qui interprètent des femmes (et des poupées) bienveillantes, patientes, protectrices, dont la beauté et la bonté irradient le film : Leslie Mann, Diane Kruger, Eiza Gonzales, Merritt Wever, Janelle Monae et Gwendoline Christie.
Steve Carell ne tombe pas dans le panneau. Il faut dire qu'il porte en lui une sensibilité à fleur de peau, qui jaillit en un regard. Sans tomber dans le pathos, il livre une prestation bouleversante. Il est entourée d'actrices qui interprètent des femmes (et des poupées) bienveillantes, patientes, protectrices, dont la beauté et la bonté irradient le film : Leslie Mann, Diane Kruger, Eiza Gonzales, Merritt Wever, Janelle Monae et Gwendoline Christie.
Universal Pictures a concocté une édition riche en suppléments, qui nous renseignent sur le making of du film et nous offrent à découvrir quelques scènes coupées. L'édition Blu-ray est disponible en exclusivité à la Fnac. Porteur d'un message de tolérance en même temps qu'oeuvre de divertissement assumé, Bienvenue à Marwen mérite d'être vu et revu.
Anderton
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