jeudi 1 avril 2010

Broken English : Marianne Faithfull (dédicace à Narvalo)

En DVD : Il y a quelques jours, Anderton me fit parvenir un DVD avec pour mission de le chroniquer le plus objectivement possible. Sachant que j'ai un goût immodéré pour les films qui sentent la sueur, le sang et les larmes (ou toutes autres sécrétions corporelles), je fus très surpris de recevoir Broken English de Zoe Cassavetes. Quoi ! Une bluette indé des plus banales alors que la seule romance crédible au cinéma est celle de Gabriel et Kathy dans Tango et Cash ! Je pressentais un grand moment de solitude devant de longues conversations oiseuses sur fond de trip hop psychédélique. Je ne me suis pas trompé... Même si cela ne préjuge en rien de mon avis sur le film.
Dans le monde de Zoé, les filles sont jolies, névrosées et vivent à New York. Désespérément seules, elles n'ont d'autres soucis que de trouver l'âme sœur en papillonnant de droite à gauche dans des soirées branchouilles où des artistes sans talent ergotent vainement. Elles déambulent donc, un verre de vin à la main et la cigarette dans l'autre, dans des lofts sophistiqués en tentant de nouer contact avec celui qui les guérira de leur cynisme de citadines friquées et bien élevées. Imbibées toujours, bourrées parfois, elles sont capables de disserter sans fin sur le malheur qui les accable. Malheur qui se limite au fait d'être baisées par des goujats.

Dans le monde de Zoé, les garçons sont charmants, désinvoltes et vivent à Paris. Désespérément romantiques, ils ne couchent jamais le premier soir sachant pertinemment que l'attente accroît toujours le désir. Lorsqu'ils sont à New York, ils traînent leur nonchalance dans des soirées branchouilles où des filles désemparées les attendent avec l'espoir qu'ils parviendront à faire disparaître leur mélancolie avinée. Canotier vissé sur la tête comme étendard de leur identité nationale (merci, Maurice Chevalier), ils savent évidemment en profiter et baisent comme des lapins jusqu'au départ pour l'aéroport. Ce qui n'en fait pas des goujats puisqu'ils sont français.
Dans le monde de Zoé, lorsque Nora (Parker Posey) rencontre Julien (Melvil Poupaud), ils tombent amoureux, boivent de la tequila et prennent un bain. Pas forcément dans cet ordre. Nora parle aussi. Et parle encore. Et encore. Tant et si bien que Julien finit par s'en aller. Mais c'était sans compter sur la persévérance de la new yorkaise aux abois qui part à Paris le retrouver... Et où le trouver sinon place Vendôme, autour de la tour Eiffel, dans les galeries d'art ou dans de mignonnets troquets où il fait bon manger un croissant en compagnie de Parisiens avenants et cultivés ? Je ne vous dévoilerai pas la fin, ce n'est pas nécessaire.
Dans le monde de Zoé, Chuck Norris n'existe pas et tout le monde regarde Arte.

Mon avis : contrairement à ce que pourrait laisser supposer le ton que j'emploie dans les lignes précédentes, et malgré l'aspect outrageusement kitsch des séquences parisiennes, le film n'est pas mauvais...I l est sans surprise. Le minois de Parker Posey est agréable, le rythme suffisamment soutenu pour éviter l'ennui et Melvil pouponne. Par ailleurs, j'aime le trip hop.
Sentenza

1 commentaire:

ororo a dit…

Rien envie de dire sinon qu'elle est drôle et impec' cette critique ! : )