En salles : Il est encore possible de découvrir au cinéma My Sweet Pepper Land, sorti il y a quelques mois. Cette coproduction franco-germano-kurde réalisée par Hiner Saleem (avec Robert Guédiguian en coproducteur) a plein d’atouts. Et pas mal de défauts, aussi. J’ai donc voulu faire mon Télérama : être à la fois le petit bonhomme qui est content, et celui qui est tout vénère. Voici donc mon top 3 des raisons pour aller voir le film. Mais également le flop 3 de celles pourquoi on peut décider de passer son chemin.
Top 1 : les deux acteurs principaux. Golshifteh Farahani, déjà vue notamment chez Ridley Scott et Asghar Farhadi (excusez du peu) est éblouissante. Mais #pasque canon. Elle est parfois, drôle, touchante et toujours juste. Louis Garrel, je te hais. Le choix de Korkmaz Arslan dans le rôle de Baran, est lui aussi une grande réussite. Parfois charmeur avec ses beaux yeux verts, il dégage une assurance et une force tranquille (non-mitterrandienne), toujours avec une sorte de demi-sourire énigmatique... Mystérieux et (presque) envoûtant.
Top 2 : la photographie. Les paysages sont somptueux. Cette partie montagneuse du Kurdistan est sublimée par la photo de Pascal Auffray. C’est absolument magnifique.
Top 3 : le hang ! C’est l’une des grandes découvertes du film : un instrument suisse, en métal, qui ne ressemble à… pas grand-chose. Comme une espèce de soucoupe volante sur lequel on joue directement avec ses mains. Mais ça sonne magnifiquement. On dirait du steel band, mais en plus mélodique. Cela donne de très belles scènes musicales. Mieux : c’est Golshifteh herself qui en joue dans le film. Amoureux…
Flop 1 : La tonalité du film. Elle pourra plaire à certains. On oscille sans cesse entre la farce (plus ou moins de bon goût), et le drame. Ça peut donner un certain charme au film, mais moi, ça m’a un peu fatigué, et surtout, pas mal frustré. Pourquoi ? Parce que cela nuit à l’ensemble de l’œuvre. Il y a le matériau pour un très bon film. Peut-être même un grand film. Au final, on a un film juste pas mal. Dommage.
Flop 2 : La première scène du film [attention spoiler]. C’est en fait le corollaire de ce problème de tonalité : un homme pleure. Il va être mis à mort, c’est la toute première exécution du Kurdistan libre. L’exécution part en vrille, la corde est trop courte, le condamné a les pieds qui touchent par terre. C’est censé être drôle, mais ça ne l’est pas. Le réalisateur revendique ce choix de « parler de choses sérieuses sans se prendre au sérieux », et se place même dans l’héritage de Sergio Leone. Mais quand Sergio filme la scène de pendaison dans Il Etait une fois dans l'Ouest (Once Upon a Time in the West), il n’est pas du tout dans la farce... Même chose lorsqu’on évoque les crimes d’honneur. Est-ce qu’on a vraiment envie de se marrer, à ce propos ?
Flop 3 : L’absence totale de réalisme. Que Golshifteh Farahani décide d’aller enseigner au fin fond du Kurdistan, pour s’émanciper et échapper à l’emprise de ses frères, pourquoi pas. Mais le gang de guérilleras Kurdes iraniennes qui ressemblent toutes à des mannequins Lancôme alors qu’elles vivent dans le maquis depuis des mois avec leur AK-47, on n’y croit pas une seconde. Il y a un côté Machete au Kurdistan que j’ai trouvé un peu ridicule.
Au final, je recommande évidemment d’aller voir ce film. Ses qualités sont indéniables, et font qu’on en oublie presque ses défauts. Parler de ces flops était plus une manière d’exprimer ma frustration : My Sweet Pepper Land aurait pu être un grand film.
Flop 1 : La tonalité du film. Elle pourra plaire à certains. On oscille sans cesse entre la farce (plus ou moins de bon goût), et le drame. Ça peut donner un certain charme au film, mais moi, ça m’a un peu fatigué, et surtout, pas mal frustré. Pourquoi ? Parce que cela nuit à l’ensemble de l’œuvre. Il y a le matériau pour un très bon film. Peut-être même un grand film. Au final, on a un film juste pas mal. Dommage.
Flop 2 : La première scène du film [attention spoiler]. C’est en fait le corollaire de ce problème de tonalité : un homme pleure. Il va être mis à mort, c’est la toute première exécution du Kurdistan libre. L’exécution part en vrille, la corde est trop courte, le condamné a les pieds qui touchent par terre. C’est censé être drôle, mais ça ne l’est pas. Le réalisateur revendique ce choix de « parler de choses sérieuses sans se prendre au sérieux », et se place même dans l’héritage de Sergio Leone. Mais quand Sergio filme la scène de pendaison dans Il Etait une fois dans l'Ouest (Once Upon a Time in the West), il n’est pas du tout dans la farce... Même chose lorsqu’on évoque les crimes d’honneur. Est-ce qu’on a vraiment envie de se marrer, à ce propos ?
Flop 3 : L’absence totale de réalisme. Que Golshifteh Farahani décide d’aller enseigner au fin fond du Kurdistan, pour s’émanciper et échapper à l’emprise de ses frères, pourquoi pas. Mais le gang de guérilleras Kurdes iraniennes qui ressemblent toutes à des mannequins Lancôme alors qu’elles vivent dans le maquis depuis des mois avec leur AK-47, on n’y croit pas une seconde. Il y a un côté Machete au Kurdistan que j’ai trouvé un peu ridicule.
Au final, je recommande évidemment d’aller voir ce film. Ses qualités sont indéniables, et font qu’on en oublie presque ses défauts. Parler de ces flops était plus une manière d’exprimer ma frustration : My Sweet Pepper Land aurait pu être un grand film.
Fred Fenster
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