mardi 25 septembre 2018

The Seven-Ups : D'Antoni Connection en collector

En DVD & Blu-ray : Comme à son habitude, Wild Side met en valeur dans un beau coffret collector une pépite des années 70 : The Seven-Ups (1973). Un polar qui évoque French Connection. Et pour cause !


Philip D'Antoni à la manoeuvre
Le réalisateur n'est pas des plus connus. Il faut dire qu'il n'a réalisé qu'un film : The Seven-Ups, sorti en France sous le titre Police Puissance 7. Avant et après, D'Antoni a produit quelques téléfilms et séries TV. Ses deux autres incursions dans le cinéma, toujours en tant que producteur, ont marqué le cinéma d'action : Bullitt (196) et French Connection (1971). Ce dernier film ayant été un immense succès populaire et critique multi-Oscarisé, la Fox donne carte blanche à D'Antoni pour produire et réaliser le film de son choix. Il ne s'implique pas dans French Connection II, préférant adapter un autre épisode de la carrière de Sonny Grosso, l'un des vrais flics ayant inspiré le duo de la French. Grosso a en effet travaillé dans une petite unité chargée de coffrer des malfrats importants, dont les crimes leur garantissaient de passer derrière les barreaux sept ans ou plus (d'où le titre du film).

Roy Scheider renfile son cuir
D'Antoni fait de nouveau appel à Roy Scheider pour interpréter le boss de cette unité aux méthodes peu conventionnelles, pour ne pas dire brutales. Imaginez l'équipe de The Shield, avec son petit local bordélique et les collègues qui les méprisent. Sauf qu'ici, les cops (dont fait partie Ken Kercheval, le futur Cliff Barnes dans Dallas) sont tout sauf ripoux. Le personnage joué par Scheider, Buddy Mannucci s'inspire autant de Sonny Grosso que de Buddy Russo, les deux vrais flics de la French. Si la mafia est présente dans The Seven-Ups, ce n'est pas parce qu'elle a monté un réseau de trafic de drogue mais parce que certains de ses parrains sont... victimes de kidnapping ! Le film n'est donc pas à proprement parlé un spin-off de French Connection mais c'en est un cousin proche. Un peu comme à Little Italy, où tout le monde est un peu de la même famille, capisce ?

Dirty New York
The Seven-Ups nous plonge au coeur de New York, à l'époque où Giuliani n'avait pas encore fait le grand ménage. Dans les années 70, le danger, ce ne sont pas les hipsters qui viennent "gentrifier" les quartiers populaires mais bien les malfrats en tous genres qui arpentent les trottoirs cradingues, prompts à sortir leur flingue ou leur cran d'arrêt. On retrouve ainsi à l'écran quelques gueules qui n'ont rien de policées (pun intended) : Tony Lo Bianco (déjà dans French Connection) et Richard Lynch, l'incarnation même du bad guy. D'Antoni nous entraîne dans ce cloaque en reprenant le style qui a fait le succès de French Connection :  approche réaliste, quasi documentaire, tournage dans la rue en lumière naturelle... D'où une ambiance poisseuse et tendue qui sert le récit.

Une course-poursuite de légende
Si la Fox souhaite aussi que D'Antoni dirige le film, c'est parce qu'il sait organiser comme personne des poursuites en voitures. Deux ans après French Connection, D'Antoni reforme l'équipe la fameuse car chase. Les autorités sont évidemment prévenues mais les autorisations sont largement outrepassées : parfois, les rues sont vidées, parfois les cascadeurs se faufilent au milieu des vrais automobilistes. Pas de place pour beaucoup de répétitions, les plans sont souvent tournés en une prise. Le résultat est une fois de plus spectaculaire, grâce notamment à un montage aussi nerveux que les moteurs des véhicules employés.


Wild Side Connection
Beau master 4K restauré, qui conserve le grain et la photo du film. Wild Side propose une demi douzaine de bonus (une interview de Philip D'Antoni, un doc sur le tournage de la car chase...) ainsi qu'un ouvrage consacré à Philip D'Antoni écrit par Philippe Garnier et richement illustré. D'Antoni qui, malgré ce bon film, retournera bosser pour la télévision jusqu'en 1977. Il décidera alors de prendre une année sabbatique pour passer du temps avec sa famille. Et, comme il le raconte lui-même dans un entretien, il trouvera ça tellement bien de glander chez lui qu'il ne remettra plus les pieds sur un plateau de télévision ou de cinéma.

Anderton

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