En DVD et Blu-ray : Gabriel Garcia Marquez a écrit L'Amour au temps du choléra, Pawel Pawlikowski a, lui, filmé la passion au temps de la guerre froide. Et le résultat est aussi bouleversant que splendide visuellement. La sortie de Cold War en vidéo nous offre l'occasion d'en (re)prendre plein les yeux et le coeur.
La Pologne sort de la deuxième guerre mondiale, exsangue. Une équipe de musicologues, emmenée par Wiktor, pianiste et chef d'orchestre, parcourt les campagnes les plus reculées pour y enregistrer des chants traditionnels. Souhaitant mettre en avant la culture nationale, le nouveau pouvoir communiste ordonne la création d'un groupe folklorique. Des auditions de jeunes hommes et de jeunes femmes sont lancées. Lors de cette Red Star Academy, Wiktor tombe en émoi devant la belle Zula, qui trimbale une sulfureuse réputation. Débute alors une relation passionnelle qui unira le duo à travers les années, les frontières, le mur.
Dès la première séquence, Pawel Pawlikowski (Ida) nous cueille. Chaque image, au format carré, est un bijou de composition. Récompensée au Festival de Cannes 2018, la mise en scène, simple mais pleine de sens, alternant plans fixes et mouvements sensuels, nous plonge au plus près des personnages et de leurs émotions. Splendide photographie en noir et blanc de Lukasz Zal. Noir profond, blanc lumineux, nuances de gris donnent du relief aux êtres et aux lieux - la campagne polonaise, Berlin, Zagreb, Paris.
Car Wiktor et Zula s'aiment, se déchirent, se séparent, se retrouvent au coeur d'une Europe balafrée, divisée par les idéologies. Si l'arbitraire et le totalitarisme règnent à l'Est, l'Ouest est rongée par l'individualisme et l'indifférence. Ce couple qui n'en est pas vraiment un peine à trouver son foyer. Son refuge, c'est la musique. Elle est omniprésente dans le film. Chansons folkloriques aux voix et rythmes à l'étrange beauté, morceaux de jazz mélancoliques, mambo ringard... accompagnent et illustrent la relation de Zula et Wiktor. Amateur de musique lui-même, Pawlikowski sait la mettre en scène pour en faire un personnage à part entière de Cold War.
La beauté radieuse de Joanna
Dans le rôle de Zula, Joanna Kulig irradie le film par sa beauté et sa personnalité. Sensuelle et sauvage, elle incarne une femme libre qui se donne à un homme selon ses conditions. A l'opposé de sa fougue, Tomasz Kot joue un Wiktor avare en paroles comme en gestes, dont la passion n'est pas exaltée mais butée. La détermination de l'une et de l'autre est implacable. Ni le temps, ni l'éloignement ne peut l'émousser. A noter, la présence au générique de Jeanne Balibar dans un petit rôle de poétesse existentialiste.
Dans sa belle édition Blu-ray, qui rend hommage au magnifique travail sur l'image et le son, Diaphana propose deux bonus éclairants : l'un sur le tournage et l'autre sur une analyse du film par Philippe Murat, journaliste à Télérama.
Laissez-vous sombrer dans ce lumineux Cold War.
Car Wiktor et Zula s'aiment, se déchirent, se séparent, se retrouvent au coeur d'une Europe balafrée, divisée par les idéologies. Si l'arbitraire et le totalitarisme règnent à l'Est, l'Ouest est rongée par l'individualisme et l'indifférence. Ce couple qui n'en est pas vraiment un peine à trouver son foyer. Son refuge, c'est la musique. Elle est omniprésente dans le film. Chansons folkloriques aux voix et rythmes à l'étrange beauté, morceaux de jazz mélancoliques, mambo ringard... accompagnent et illustrent la relation de Zula et Wiktor. Amateur de musique lui-même, Pawlikowski sait la mettre en scène pour en faire un personnage à part entière de Cold War.
La beauté radieuse de Joanna
Dans le rôle de Zula, Joanna Kulig irradie le film par sa beauté et sa personnalité. Sensuelle et sauvage, elle incarne une femme libre qui se donne à un homme selon ses conditions. A l'opposé de sa fougue, Tomasz Kot joue un Wiktor avare en paroles comme en gestes, dont la passion n'est pas exaltée mais butée. La détermination de l'une et de l'autre est implacable. Ni le temps, ni l'éloignement ne peut l'émousser. A noter, la présence au générique de Jeanne Balibar dans un petit rôle de poétesse existentialiste.
Dans sa belle édition Blu-ray, qui rend hommage au magnifique travail sur l'image et le son, Diaphana propose deux bonus éclairants : l'un sur le tournage et l'autre sur une analyse du film par Philippe Murat, journaliste à Télérama.
Laissez-vous sombrer dans ce lumineux Cold War.
Anderton
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