vendredi 4 août 2023

Comics - L'amour du ring en pleine tronche

Do a power bomb! BD comics CINEBLOGYWOOD

Pow ! Crak ! Boom ! Voici une BD qui cogne mais pas que ! Avec Do a power bomb !, Daniel Warren Johnson nous fait monter sur un ring de catch et nous plonge dans des combats dantesques. Mais pas que, j'ai dit ! Un gros coup de coeur et de boule.


Tu n'aimes pas le catch ? Pas grave ! Pas plus que pratiquer l'escalade est une condition sine qua non pour aimer Le Sommet des dieux, tu peux te jeter sur Do a power bomb ! sans être fan des musclors en slip de bain qui font le show sur le ring. Et si tu ne manquerais un match de WWE pour rien au monde, tu seras comblé. Te voilà rassuré ? Revenons à l'histoire : devant sa fille Lona, admirative, la championne de catch Yua Steelrose affronte son ennemi juré, Cobrasun. Mais le combat dérape. Yua décède à l'hôpital. Devenue jeune adulte, Lona s'est mise au catch et éloignée de son père qui a tout fait pour l'en dissuader. Un soir, après une nouvelle défaite, Lona est abordée par un drôle d'inconnu qui la fait entrer dans un monde parallèle. Fan de catch, il organise une compétition réunissant des duos d'athlètes issus de tous les univers. Les vainqueurs pourront ressusciter la personne de leur choix ! Lona doit trouver un partenaire. Cobrasun lui propose de s'associer pour faire revenir Yua d'entre les morts.

Le style expressif et vif de Daniel Warren Johnson est parfait pour mettre en scène les affrontements entre les cordes. Son trait appuyé donne de la présence aux personnages et de la puissance à leurs coups. Il les accompagne d'onomatopées (Boom, Bam, Krrrraaaaaakkk, Bwaaaaaaaaa) et de mots décrivant l'action montrée (Jump, Toss, Dodge) qui explosent au point d'occulter le décor ou font irruption au premier plan. Ici, l'artiste étire un enchaînement de prises et torgnoles en dix cases ; là, il consacre une pleine page à un moment choc. Il parvient à accélérer l'action ou à figer le temps. On sait même quand il passe au ralenti !

Show effroi

A cette prouesse graphique, s'ajoute l'art de choisir des plans qui accrochent la rétine. Certains dessins sont déformés comme s'ils avaient été photographiés au grand angle. On sent l'influence du manga, de l'anime et du cinéma d'action. Avec la touche de l'auteur en prime. Superbement mise en couleurs par Mike Spicer, chaque page est construite avec le souci de rendre les matchs spectaculaires. Et archi-violents ! Car dans cet univers parallèle, tous les coups sont permis et aucun des champions ne se prive d'en donner, avec parfois l'aide de barres de fer, de chaînes et de fil barbelé !

Oh, je te vois venir ! La violence pour la violence, toussa toussa. Je t'arrête tout de suite. Daniel Warren Johnson ne livre pas une compilation de combats bestiaux. Il raconte une magnifique histoire d'amour pour un sport mais surtout d'une fille pour sa mère. Entre deux échanges de manchettes, il nous touche avec la quête désespérée de Lona et sa difficulté à renouer le dialogue avec son père. Urban Comics propose une fois de plus une très belle édition, avec en bonus des croquis et couvertures alternatives ainsi que des propos de DWJ. Franchement, craquez (pas vos os, hein) pour ce récit complet (découvrez les premières planches) qui vous laissera au tapis. Mais ravi.

Anderton


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