Sagement retitré Crazy Bear en France, Cocaine Bear est désormais disponible en vidéo. Réalisée par Elizabeth Banks, cette comédie d'horreur sur un ursidé drogué qui s'en prend (très violemment) aux humains qu'il croise sur son chemin est jubilatoire. 5 raisons de s'en (re)mettre plein les yeux.
1) Une histoire barjot mais vraie
En 1985, un trafiquant balance par la porte de son petit avion une cargaison de cocaïne au-dessus des Appalaches, en Géorgie. Un ours noir met son nez dans la poudre répandue sur le sol. Résultat : il meurt d'une overdose. Voilà pour la véritable et triste fin de "Pablo Eskobear" (lire l'article du Washington Post). Le scénariste Jimmy Warden a eu la riche idée de ne retenir que la première partie de l'histoire pour imaginer le very bad trip d'un plantigrade de 120 kilos au sein d'un parc naturel. En manque, affamé et vénère, il s'attaque à tous les bipèdes qu'il rencontre.
2) Une galerie de personnages bien barrés
A part, la mère de famille (Keri Russell) partie à la recherche de sa fille et de son copain qui ont fait l'école buissonnière, tous les humains qui apparaissent à l'écran sont de drôles de spécimen. Il y a un trafiquant déglingo (Matthew Rhys), des randonneurs naïfs (Kristofer Hivju), des jeunes voyous boutonneux (Aaron Holliday), un trio de dealers qui réunit un psychopathe (Ray Liotta), son fils dépressif (Alden Ehrenreich) et un homme de main dépassé (O'Shea Jackson Jr), un naturaliste niaiseux (Jesse Tyler Ferguson), une ranger qui a envie de "dépoussiérer son castor" (Margo Martindale), un flic énamouré de son toutou (Isaiah Whitlock Jr) et deux écoliers qui vont enfin pouvoir goûter cette poudre blanche que leur interdisent de consommer Nancy Reagan et Mister T. Tout ce petit monde fou, fou, fou va se tourner autour ou se taper dessus avant d'avoir affaire avec l'ours coké. Dans un des nombreux bonus, les comédiens sont unanimes : ils ont adoré ce scénar déjanté et le tournage sous la direction d'une des leurs, Elizabeth Banks, avec comme coproducteurs Phil Lord et Chris Miller. Bref, une belle brochette de talents dont le plaisir est visible à l'écran.
3) Du fun et du gore
Elizabeth Banks a voulu mettre de la comédie dans un film d'horreur. Et c'est réussi ! Les dialogues et situations sont hilarantes, y compris quand le sang gicle. Et de ce côté-là, la réalisatrice n'a pas fait dans la suggestion. Au contraire, elle nous montre des membres déchiquetés, broyés, cassés ; des visages griffés ou à moitié explosés ; des corps éventrés... Du gore dégueu mais joyeux. On s'en prend plein la vue, on sursaute, on se marre. Et l'ours en CGI est très réussi, condition sine qua non pour croire à cette histoire incroyable.
4) Back to the 80's
La nostalgie des années 1980 est un filon dont on pourrait se lasser mais le film nous plonge dans l'ambiance sans en faire des tonnes. Juste de quoi nous faire sourire à la vue de fringues ou de coupes de cheveux. Avec évidemment une bande-son qui reprend des tubes de l'époque. On pourrait là encore s'attendre à du déjà vu/déjà entendu mais non. Avouez qu'un un ours qui poursuit une ambulance sur le Just Can't Get Enough de Depeche Mode, c'est pas banal !
5) Une fable écologique
Mais oui ! Car l'ours n'est pas qu'un junkie maléfique - je n'en dirai pas plus. Et puis, le plantigrade est finalement la principale victime des comportements déviants et aberrants d'humains irresponsables. Mais quand on attaque la nature, la nature se rebiffe. Bouffe-les, Baloo !
Précisions qu'Universal Pictures associe au film une plâtrée de suppléments : une méchante fin alternative, des scènes coupées avec un aspirateur détourné de sa fonction première, un bêtisier, des interviews marrantes, un making of où on apprend notamment que les comédiens ont apprécié le goût du faux sang et de la fausse bave d'ours, qui était d'ailleurs vegan.
Anderton
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