Artistes : Claude Pinoteau est mort, à 87 ans. Saloperie de crabe. Après une belle carrière d'assistant réalisateur pendant une vingtaine d'années auprès de grands metteurs en scène (Jean Cocteau, Jean-Pierre Melville, Henri Verneuil, Philippe de Broca, Claude Lelouch, René Clément, Gilles Grangier, Max Ophüls), Pinoteau est passé derrière la caméra à l'orée des années 1970.
Son plus grand succès reste, sans conteste, La Boum (1980), qui narre les émois amoureux d'une ado sur fond de rollers, walkman et slow sirupeux. Co-écrit par Danielle Thompson, cette comédie attirera 4 millions de spectateurs en France, suscitant une suite deux ans plus tard et les retrouvailles des principaux protagonistes (Pinoteau-Thompson-Marceau) en 1988 avec L'Etudiante.
Sophie, Isabelle, Lino
L'autre film bien connu de Pinoteau, c'est La Gifle (1974). Comme quoi, le cinéaste savait filmer les émois des jeunes femmes. En l'occurence, ceux d'Isabelle Adjani qui, à force de mettre la patience de son paternel (Lino Ventura) à l'épreuve, se prend une belle beigne. Malgré le steak planqué dans la paluche du Lino pour atténuer le choc, l'actrice se souviendra longtemps de cette claque.
Réputé donc pour ses comédies plus ou moins romantiques, Pinoteau a également réalisé quelques polars bien ficelés : Le Silencieux, L'Homme en colère, La Septième Cible, avec à chaque fois Lino Ventura dans le rôle principal. Mais le film que, personnellement, je préfère est une comédie mordante : Le Grand Escogriffe (1976). L'histoire de pieds nickelés (Yves Montand et Claude Brasseur) décidés à s'enrichir en kidnappant l'enfant d'un millionnaire. Montand fait un grand numéro, dans le droit d'un fil de son rôle dans Le Diable par la Queue, tout en s'inspirant du vilain renard dans Pinocchio. Au scénar : Jean Herman (aka Jean Vautrin) ; au dialogue : Michel Audiard ; à la musique : George Delerue. Bref, du talent en barre. A (re)voir d'urgence.
Anderton
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