jeudi 18 octobre 2012

Sylvia Kristel, décès d'une Emmanuelle très osier


Sexy Stars : Sylvia Kristel venait d'avoir 60 ans. Elle est décédée "pendant son sommeil" des suites d'un cancer, selon son agent. Une carrière terminée au lit pour une actrice qui l'avait lancée sur un fauteuil en osier. Car Sylvia Kristel, c'est Emmanuelle. Le personnage principal du film érotique éponyme qui fit les beaux jours du cinéma français dans le monde au mitan des années soixante-dix. Oui, Sylvia a porté haut l'étendard de la Gaule. Et pendant longtemps.


Réalisé par Just Jaeckin, un pubard français, et produit par Yves Rousset-Rouard (le producteur des Bronzés), Emmanuelle (1974) narre les (més)aventures sexuelles d'une jeune femme, entre Paris et Bangkok, sur une musique de Pierre Bachelet (on ne se moque pas : Coup de Tête et Les Bronzés font du ski, c'est lui aussi). Ce film érotique soft déboule alors que le porno s'invite dans les salles mainstream, avec Gorge Profonde ou Devil in Miss Jones.

Cul culte

Rien d'aussi sulfureux avec Emmanuelle ; et pourtant, 8,8 millions de Français se ruent dans les salles obscures, bientôt suivis par près de 50 millions de spectateurs aux quatre coins du globe. A tel point que le film incarne le summum de l'érotisme chic pendant plus de vingt ans. Le film restera d'ailleurs à l'affiche d'une salle des Champs pendant une décennie, sous-titré en anglais pour les touristes. On vient désormais à Paris pour visiter la dame de fer et découvrir la fille en osier.

Le succès donnera lieu à six suites au cinéma et une série TV, Emmanuelle 7 refermant la boucle (du ceinturon) en 1992. Gainsbourg signera d'ailleurs une chanson-titre ("Emmanuelle aime/Les intellectuels et les manuels"...). Mais l'envie n'y est plus. Y compris pour Kristel, qui tentera de se défaire de son image de chaudasse tout au long de sa carrière. L'actrice néerlandaise tournera bien sous la direction de Chabrol ou aux côtés de Depardieu, Delon, Piccoli... Mais rien n'y fait : par obligation contractuelle et facilité, l'ex-mannequin reprendra son rôle-phare et incarnera d'autres personnalités peu vêtues (Lady Chatterley, Mata Hari). Une carrière finalement décevante que ne compensera pas une vie marquée par plusieurs drames personnels et des problèmes d'addictions diverses. Sylvia Kristel a eu du cul mais pas forcément de chance.

Anderton

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