En salles : Ça y est, Quentin Tarantino est de retour. Après avoir revisité le film de guerre italien des années 60 (Inglorious Basterds), c’est au Western Spaghetti de passer à la moulinette bolognaise de l’ancien loueur de cassette en vidéo club, avec Django Unchained. Et pour notre plus grand plaisir, la recette est bonne, la préparation exquise et le résultat délicieux.
Le D est muet, mais le film est bavard
Sortie la même année que Le Bon, la brute et le truand (1966), Django reste un bon petit western spag des familles. 50 ans après (à peu près), les Mexicains sont devenus des noirs, le KKK est toujours la et Django est passé de Franco Nero (sosie de Terence Hill) à Jamie Foxx.
Mais la différence se fait aussi aux manivelles car Tarantino est un génie et non un opportuniste par sa capacité même à transcender des souvenirs de cinéphiles en cool attitude. Car oui, le film de Quentin Tarantino est avant tout un coup de pied au cul des bonnes manières : ici on tue, on blaste, on éparpille et on ventile mais toujours avec classe et style et sur une BO aux petits oignons.
Mélange de clins d’œils (vieux logo Columbia en ouverture, des zooms et dezooms so 60’s, des seconds rôles loufoques : Tom Savini, Robert Carradine, Don Johnson et…Franco Nero himself, pour un hommage tout en écriture) et de modernité dans son propos, Django se distingue aussi par son cast. Le vrai premier rôle étant finalement celui de Christopher Waltz, Acteur sublimé par son auteur, véritable dandy provocateur, diablotin en forme olympique et mentor du rôle titre. La performance de Leonardo DiCaprio d’accepter de n’être qu’un 3e rôle, lui la superstar, n’en est que plus belle, et il montre toute l’étendue de son talent dans une scène de colère froide d’une intensité rare.
Rajoutons un putain d’humour, toujours la pour désamorcer les scènes les plus violentes, voire scabreuses. Mention à la réunion du KKK qui part en vrille sur une discussion à propos des cagoules et de la taille des orifices pour les yeux. Juste sublime.
Et même si le film pédale un peu dans la semoule sur une fin qui n’en finit plus de finir, il reste un énorme plaisir coupable de cinéphile.
photo prise lors de l'avant-première parisienne
Marcel Martial (I like the way you die)
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