Artistes : Le Festival de Cannes vient de livrer sa dernière affiche (conçue par l'agence Bronx) : un baiser renversant entre Paul Newman et son épouse Joanne Woodward. C’est une surprise car si l’image est mythique, le couple l’est moins. Car de vous à moi, à moins d’être né de justesse dans les années 70, qui connaît réellement Joanne Woodward ? Une actrice résolument discrète, qui a tenu une place prépondérante aux côtés de son mari, le moins discret et moins inconnu Paul Newman. C’est d’ailleurs lui qui lui donnera ses plus beaux rôles. Focus sur la filmographie Woodward-Newman :
Les Feux de l’été (1958) de Martin Ritt : casting king size (Orson Welles, Lee Remick) pour cette adaptation de Faulkner, qui marque la rencontre du couple Woodward-Newman. Ils se marient peu après.
Paris Blues (1961), de Martin Ritt : une évocation du Paris existentialiste : Saint-Germain, le jazz, les Américains, la vie de bohème. Et une BO signée Duke Ellington. Lisez donc notre chronique sur Paris Blues.
Rachel, Rachel (1968), de Paul Newman : dans le 1er film réalisé par son acteur de mari, Joanne Woodward campe un personnage borderline, qui n’est pas sans rappeler Gena Rowlands. Newman-Woodward, l’autre grand couple border du cinéma américain avec Cassavetes-Rowlands ?
Virages (1969), de James Goldstone : comment l’actrice ne pouvait-elle pas accompagner son mari fan de course automobile pour son 1er film consacré à sa passion ? Rôle de composition oun autobiographique ? Elle y incarne une femme délaissée par son mari au profit de la course automobile….
De l’influence des rayons Gamma sur le comportement des marguerites (1973), de Paul Newman. LE rôle de sa vie, offert comme un cadeau par Paul Newman. Une femme instable en butte aux aléas de l’existence, et les rapports qu’elle entretient avec ses 3 filles. Dans un univers qui rappelle Tennessee Williams, un très beau portrait de femme barrée. Là encore, impossible de ne pas évoquer Cassavetes-Rowlands. Prix d’interprétation féminine Cannes 1973.
L’Affrontement (1984) de Paul Newman : un film très sensible sur les rapports père-fils, d’inspiration autobiographique. Elle n’y joue qu’un second rôle.
La Ménagerie de verre (1987), de Paul Newman. Fraîchement accueillie lors de sa présentation à Cannes, cette adaptation de Tennesse Williams est restée invisible depuis. Dans le rôle d’une mère possessive, Joanna Woodward est filmée avec beaucoup de vénération par son mari.
Mr & Mrs Bridge (1990), de James Ivory : adaptation d’un roman ultra-célèbre aux Etats-Unis de Evan Connell, ce film scelle leur dernière apparition commune à l’écran, dans le rôle d’un couple américain dépassé par les événements qui se préparent en Europe à la fin des années 30. Très belle composition commune pour un ultime adieu.
Paul Newman décède en 2008 à l’âge de 83 ans, tandis que que son épouse est aujourd’hui âgée de 83 ans.
Travis Bickle
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