samedi 25 septembre 2010

Les Petits mouchoirs : des confettis sur le sable


En salles : Désarmant, y a pas d’autres mots. C’est fou ce qu’on aurait aimé aimer ces Petits mouchoirs ! Film choral sur l’amitié, l’amour, la mort – la vie quoi ! 15 jours de vacances au Cap-Ferret pour une dizaine de personnages qui se mentent les uns les autres, et à eux-mêmes, qu’un fait divers tragique rassemble le temps du film. Des acteurs qu’on aime bien – François Cluzet, Benoît Magimel, Jean Dujardin – mélangé à des inconnus ; derrière la caméra, Guillaume Canet qui s’il n’a pas encore vraiment convaincu en tant que réalisateur tient là un sujet personnel et alléchant ; une BO du tonnerre. Et au final, des confettis éparpillés sur le sable… Au fait, d’ailleurs : pourquoi ce titre ?

Tentative ratée de film choral

Qu’est-ce qui cloche ? Quasiment tout…Rythme, écriture, mise en scène, personnages. 2h20 ! Et dire, selon Canet lui-même, que le film aurait pu durer 4 heures ! Côté mise en scène, passé un plan séquence d’ouverture qui évoque à la fois Gaspar Noé pour l’immersion, Martin Scorsese pour son brio, rien. Des moyens, certes, mais au service de bien peu de choses.

Plus grave : les personnages : pourquoi les personnages féminins sont-ils aussi sacrifiés ? Ils n’existent pas ! Heureusement les actrices qui les incarnent sont suffisamment fortes pour leur donner une peu de consistance – notamment Valérie Bonneton. Quant aux personnages masculins, certains sont carrément caricaturaux – Cluzet en psycho-rigide surjoue son côté Nicholson-Shining pour le transformer en du de Funès…- pour qu’on s’y attache vraiment et qu’on accepte leur évolution parfois brutale. Néanmoins, Benoît Magimel se sort avec classe d’un rôle vraiment casse-gueule. Sans parler de certains sujets traités à la truelle – l’homophobie, l’éternelle bataille Paris-province, etc.

Désarmant, mais sincère

Et puis, cette manière de napper systématiquement les scènes de musique – excellente BO, au demeurant : Ben Harper, Janis Joplin, Damian Rice, que du bon – comme si Canet n’avait pas assez confiance en son sujet. Car peut-être trop proche de lui ? En tout cas, il y a tout mis : les acteurs qu’il aime, un peu de lui-même et de son vécu, ses films préférés – notamment un clin d’œil à L’Epouvantail, de Jerry Schatzberg, référence un poil écrasante…

J’aurais vraiment aurait aimé applaudir ce Big Chill made in France, vraiment. Reste au final une tentative ratée de film choral, dans le genre aussi éloigné de Danièle Thompson que cette dernière l’est de Sautet, qui a pour elle une ambition et une sincérité qu’on ne peut retirer à son auteur. Avec un peu de bouteille et d’expérience, fais-nous un remake dans quelques années, s’il te plaît, Guillaume !

Travis Bickle

Aucun commentaire: