Artistes : OCS Géants poursuit son voyage à travers le destin des cinéastes anglo-saxons des années 80, mené par Jean-Pierre Lavoignat et Christophe d'Yvoire, tous deux anciennement critiques du magazine phare des années 80 consacré au cinéma, Studio Magazine. Belle initiative qui permet de renouer avec la mythique Cinéastes de notre temps. Et qui nous permet de revisiter des filmographies bien décriées en leur temps. Et dont certaines oeuvres passent allègrement l'épreuve du temps. Après Hugh Hudson, acte 2 samedi 25 avril à 22h20, avec le Britannique Adrian Lyne, réalisateur de Flashdance et de Neuf semaines et demi.
Autant l'avouer : je ne prise pas du tout ce cinéaste, né en 1942, d'abord musicien de jazz avant d'entamer une brillante carrière dans la pub, clippesque au pire sens du terme, à la recherche d'effets chics et chocs, et d'un intérêt limité. Or, outre le fait que le doc nous fait découvrir une personnalité attachante, pleine d'humour et de lucidité sur son œuvre, il m'a permis de voir enfin cette aberration artistique qu'est L'Echelle de Jacob (1991) tapie au cœur d'une filmo somme toute mineure. Ce qui frappe chez le cinéaste, c'est l'attention qu'il a toujours portée à ses acteurs, préparation comprise. Angle qui permet d'apprécier sous un autre jour sa filmographie. Que nous passons en revue, vidéos à l'appui, ci-dessous.
Foxes (1980)
Premier des Big Five (Ridley et Tony Scott, Hugh Hudson, Alan Parker) à tenter l'aventure hollywoodienne pour son premier film. Qu'il élabore comme un doc sur la jeunesse de Los Angeles. Avec au casting, Jodie Foster. Et à la production un homme qui allait compter auprès de cette génération, le Britannique David Puttnam.
Flashdance (1983)
Son film le plus célèbre, un triomphe au B.O., qui célèbre les vertus de l'effort en plein reaganisme triomphant, sur fond de disco et de Giorgio Moroder. A la production, on trouve l'un des Américains emblématiques des années 80, Don Simpson (lire son excellente biographie : Box Office, chez Sonatine). Les années passant, Adrian Lyne le reconnaît : "L'histoire est ridicule !". Et pour l'anecdote, le réalisateur rappelle qu'à quinze jours de la sortie de Flashdance, la Paramount redoute un désastre commercial total.
9 semaines 1/2 (1986)
Au-delà du scandale, un peu toc, et du tube de Joe Cocker, on l'a oublié, mais 9 semaines 1/2 fut un désastre au box office. Reste avec le recul du temps comme un lointain cousin de Cinquante nuances de Grey, le charisme des acteurs en plus : Mickey Rourke et Kim Basinger.
Fatal Attraction (1987)
Comme le rappelle Adrian Lyne, ce fut alors le premier rôle dramatique de premier plan pour Michael Douglas. Dans ce thriller extra-conjugal, Adrian Lyne fait preuve d'un réel savoir-faire narratif, mais au profit d'un scénario à la morale puritaine plus que douteuse. Triomphe au B.O.
L'Echelle de Jacob (1990)
"Tim Robbins m'a fait pleurer". Il est vrai qu'à la revoyure, ce film paranoïaque et ambigu, d'abord proposé à Brian de Palma, détonne dans la filmo du cinéaste. On n'est pas près d'oublier les scènes cauchemardesques du métro new-yorkais – sources d'inspiration notamment pour Silent Hill – et celles de la fiesta dans un appart à Manhattan sur fond de Marvin Gaye. Une pépite qui force le respect et l'attention, surtout au regard de la filmographie de son réalisateur. Sorti en pleine Guerre du Golfe I en 1991, un véritable four commercial.
Bien que resté actif au cours des années 90 – remakes de Lolita et de La femme infidèle – Adrian Lyne pâtit d'une réputation de cinéaste clip et pub dont il a du mal à se défaire : "Je traîne cela comme un boulet depuis 30 ans !". Ce qui lui vaut quelques difficultés à refaire surface, notamment pour mettre en route son projet d'adaptation du roman Silence, une histoire d'amour interraciale sur fond d'émeutes à Chicago dans les années 60, avec pour héroïne une Noire muette.
Et vous, quel est votre film préféré signé Adrian Lyne ?
Travis Bickle
Les cinéastes des années 80 - chaque samedi sur... par OCS
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