dimanche 31 octobre 2021

Comics - Infidel : l'horreur dans toute sa diversité

Infidel BD comics horreur CINEBLOGYWOOD


A lire : En cette journée d'Halloween, vous pouvez faire l'expérience de la terreur dans des films et des séries mais aussi des comics. Infidel, publié chez Urban Comics Indies, renouvelle le genre en associant au récit d'horreur une chronique du racisme ordinaire.


Les nuits d'Aisha sont peuplées de monstres terrifiants. Tout a commencé quand elle a emménagé avec son copain dans l'appartement de la mère de celui-ci. La vieille femme a du mal à accepter que sa belle-fille soit musulmane. Les autres locataires de l'immeuble sont tout aussi hostiles, d'autant qu'un ancien locataire musulman est accusé d'y avoir fait exploser une bombe. En lutte contre les préjugés, Aisha est bientôt victime d'hallucinations : les créatures démoniaques apparaissent désormais en plein jour.

Pornsak Pichetshote signe un récit brillant qui s'inscrit dans la grande tradition des histoires de lieux hantés. A la terreur et la paranoïa qui s'emparent des personnages, s'ajoute la menace permanente du racisme et de l'islamophobie. Le scénariste évite pour autant l'écueil du manichéisme : les préjugés sont partout, la peur de l'autre, omniprésente. Pichetshote nous fait partager les difficultés d'une jeune musulmane qui cherche à s'affranchir de la pression familiale et à s'intégrer dans une société qui considère sa foi avec suspicion, voire haine. Une thématique qui s'intègre parfaitement à l'histoire.

Infidel comics BD CINEBLOGYWOOD


Aaron Campbell illustre ce récit glaçant de son dessin réaliste et expressif, au trait charbonneux. Il instaure une ambiance flippante qui culmine avec l'apparition de monstres désarticulés et grimaçants, proches de la caricature, qui font parfois penser aux créatures hybrides de Rob Bottin dans The Thing. Les planches du dessinateur sont magnifiquement mises en couleurs par José Villarubia. Le travail des deux artistes est disséqué dans des pages bonus, lesquelles comprennent également une galerie de couvertures alternatives, des illustrations d'étudiants en art ainsi que des postfaces de Villarubia et Jeff Lemire.

Un album de BD intelligent et surtout terrifiant.

Anderton

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