A lire [actualisé le 28 mars 2023] : "Tu l'imagines comment la fin du monde ?" Walter a posé cette question à dix personnes, des amis d'enfance ou des inconnus rencontrés dans un bar. Puis il les a invités à passer quelques jours dans une magnifique villa. Et la fin du monde est arrivée. Signé James Tynion IV et Alvaro Martinez Bueno, les deux tomes de The nice house on the lake nous plongent dans une sorte de Big Brother/Secret Story mystérieux et flippant.
Isolée de tout, la bâtisse a tout de la villa d'architecte. Les immenses espaces, l'aménagement so chic et la vue imprenable sur un lac et les montagnes qui l'entourent. A son arrivée, chacun hérite d'un surnom - l'artiste, le comique, la comptable... - et d'un pictogramme qui y est associé. Quand soudain, les smartphones et la télé géante révèlent des images apocalyptiques du monde qui s'embrase, l'assemblée se tourne vers Walter. L'énigmatique hôte a choisi ses convives pour leur épargner une mort certaine. Mais ils sont condamnés à rester dans cette "maison sympa au-dessus du lac".
James Tynion IV a l'art de dérouler un récit qui intrigue et surprend. Il recourt aux flashbacks comme aux flashforwards pour nous en dire plus sur chacun des invités. Il n'est pas interdit de penser à Lost. Même mystère, même ambiance inquiétante et même soin accordé aux protagonistes. Des retranscriptions de conversations, des échanges de mails, des listes, des plans viennent ponctuer les planches réalisées par Alvaro Martinez Bueno. Le dessinateur espagnol parvient à rendre ce huis-clos à la fois oppressant et dynamique. Son dessin crayonné, que Jordie Bellaire met en relief grâce à son beau travail sur les couleurs, contribue à nous plonger dans une sorte de cauchemar éveillé. Cauchemar dans lequel Walter subit une métamorphose entre du Francis Bacon et The Thing !
Publié par Urban Comics dans sa collection DC Black Label, le premier tome (lisez les premières pages) tient toute ses promesses. Il est désormais complété par un second volume (découvrez le début de l'album) qui prolonge la tension jusqu'au dénouement. Enfin, dénouement... plutôt la fin du cycle un. Car le duo a créé un univers prenant dont les flashforwards nous donnent sacrément envie de savoir comment les protagonistes en sont arrivés là.
The nice house on the lake a obtenu le prix Eisner pour la meilleure nouvelle série comics 2022. Et c'ets mérité.
Anderton
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