En Blu-ray et DVD : Universal Pictures aime nous faire peur avec des animaux devenus enragés. Il y a eu le requin blanc dans Les Dents de la mer, les oiseaux dans Les Oiseaux et plus récemment l'ours dans Crazy Bear (lisez notre chronique). Disponible en vidéo, Beast met aux prises Idris Elba avec un lion solitaire... et sanguinaire. Voici six raisons de regarder ce safari inversé.
1) Une affaire de "monstre" et de famille
Nate emmène ses deux filles en Afrique du Sud pour participer à un safari. Leur guide est Martin, un vieil ami. L'ambiance est tendue : la femme de Nate est morte récemment alors que le couple était séparé et les filles en veulent beaucoup à leur père. Lequel fait de son mieux pour resserrer les liens avec ses enfants. Lors d'une sortie dans la réserve, Nate, Martin et les ados sont attaqués par un énorme lion au comportement anormal : il cherche à tuer tous les humains qu'il croise sur son chemin.
Dans Beast, les protagonistes sont traqués par un "monstre" impitoyable qui semble ne répondre qu'à une seule logique : tuer. Sauf que dès le départ du film, on comprend que le fauve est animé par un esprit de vengeance - à l'instar de l'épaulard mâle dans Orca. Cela ne le rend pas moins effrayant mais cela contribue à justifier ses agissements tout en suscitant chez le spectateur un tiraillement moral : on redoute le lion, on tremble pour Nate et les siens mais on ne peut s'empêcher de comprendre la rage du mammifère, qui a perdu sa meute. Le film fait rencontrer deux pères de familles brisées. Pour le félin, l'éclatement familial est irrémédiable ; pour l'humain, il n'est pas inéluctable. Les scènes entre le père dépassé et ses filles en colère sont à la fois justes et émouvantes. Elles apportent un supplément d'âme à ce qui n'aurait pu sinon être qu'un simple film de monstre.
2) Idris Elba et ses partenaires
La présence d'Idris Elba à un générique de film suffit à me donner envie de le voir. Il campe ici un médecin qui tente le tout pour le tout afin de se faire aimer à nouveau de ses filles. Il est touchant dans la fragilité qu'il dégage. Il n'a rien d'un héros mais on le voit dompter sa terreur pour défendre ses enfants. Une belle composition de la star britannique, toujours aussi charismatique. Face à lui, deux jeunes comédiennes formidables alors que les enfants peuvent être horripilants à l'écran : Iyana Halley et Leah Jeffries (bientôt à l'affiche de la série Percy Jackson). Elles apportent chacune beaucoup de fraîcheur à leurs personnages et d'émotions au film. Enfin, ça fait plaisir de revoir Sharlto Copley, découvert dans District 9 : il endosse avec naturel le rôle du guide, auquel il donne une personnalité qui en fait plus qu'un simple sidekick.
3) Baltasar Kormakur au coeur de l'action
Acteur islandais qui nous avait emballés dans Illegal Traffic, Baltasar Kormakur est aussi passé derrière la caméra pour réaliser de solides films d'action. Ici encore, il fait montre de son savoir-faire, proposant une mise en scène caractérisée par sa fluidité. Le cinéaste sait faire monter la tension et nous plonger au coeur de l'action. Beast n'est pas qu'un film d'horreur : s'il réserve son lot de séquences flippantes et éprouvantes, avec quelques images "graphiques" à l'appui, il est ponctué de beaux moments entre Nate et ses filles. Et à ce titre, Kormakur sait diriger ses comédiens et mettre en scène les dynamiques entre les personnages.
4) L'Afrique magnifiée par deux Frenchies
Les images sont magnifiques. Le Français Philippe Rousselot (Diva, les Sherlock Holmes de Guy Ritchie, The Nice Guys) capture la beauté des paysages sud-africains et la lumière dorée dans laquelle ils baignent. Même réussite pour la photo des séquences nocturnes. On ne peut s'empêcher d'imaginer le défi que ça a été d'éclairer des scènes dans lesquelles les personnages passent d'intérieurs à des extérieurs éclatants. On peut également évoquer le beau travail d'un autre Français, celui du décorateur Jean-Vincent Puzos, qui avait déjà fait des merveilles dans Jungle Cruise.
5) Un message écologiste
Beast n'a rien d'un film a message. Mais, en passant, on ne peut s'empêcher d'admirer la nature dans toute sa fragile beauté. Les dégâts irréparables causés par le braconnage nous sont montrés dans toute leur horreur. Et si le titre du film ne désignait pas le lion enragé, mais l'homme qui l'a mis dans cet état ?
6) Une pléthore de bonus
L'édition vidéo comprend une dizaine de suppléments qui présentent le cast, le tournage en Afrique du Sud ainsi que le travail bluffant du décorateur, de la costumière et des responsables des effets spéciaux. Réalisés par ordinateur, les lions présents à l'écran sont encore plus réalistes que dans Le Roi Lion de Jon Favreau.
Anderton
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