En salle : Avec son pitch high-concept digne d'une prod Simpson-Bruckheimer (bon, quelques explosions en moins), Crazy Bear - Cocaine Bear en V.O. - ne ment pas sur la marchandise. A savoir qu'un ours brun de plus de 500 kilos dopé à la cocaïne fait des trucs de dingue. Et tant pis pour ceux qui croisent son chemin. Elizabeth Banks a réussi son délire.
Back to the 80's. Des dealers ont la riche idée de balancer par avion des sacs de coke au-dessus des Appalaches. A priori, le bon plan pour éviter la douane. Sauf que tout ne se passe pas comme prévu. Les sacs se perdent, certains finissent éventrés... et leur contenu se retrouve dans le museau de l'animal le plus gourmand de la forêt, l'ours. Or la drogue, c'est mal. La preuve, le plantigrade shooté ne se comporte plus comme il devrait : désinhibé et affamé, il attaque randonneurs, rangers... et dealers bien décidés à retrouver leur came. Certains finissent éventrés (bis).
Coproduit par Phil Lord et Christopher Miller, Crazy Bear est une comédie d'horreur qui tient toutes ses promesses. Habité par une brochette de personnages bien barrés, le film enchaîne les situations improbables dans lesquelles le rire est interrompu par des jump scares et inversement, quand le gore s'étale tellement qu'il en devient drôle. J'ai trouvé qu'Elizabeth Banks avait trouvé le bon mix, d'autant que le récit est accompagné d'une bande-son des années 1980 qui vient titiller notre fibre nostalgique. A l'image des tenues arborées par les protagonistes, la réalisatrice n'a pas peur de pousser le bouchon un peu loin, dans l'horreur comme dans l'humour mais là encore, "this is the 80's, baby". Dans le genre blague potache : le local des rangers du parc est truffé d'animaux empaillés. Un innocent naturaliste fait remarquer à la ranger amoureuse de lui : "Your beaver is dusty". Soit, ton castor est poussiéreux... l'animal désignant également la toison intime de ces dames. Bon, j'étais le seul à rire de cette vanne, il est vrai difficile à sous-titrer pour en faire passer le double sens salace.
Sur les sentiers de ce cauchemar sylvestre, nous sommes accompagnés par des comédiens qui y vont franco, sans pour autant tomber dans l'excès. Il y a Keri Russell en mère courage, O'Shea Jackson Jr (le fils d'Ice Cube qui jouait son père dans NWA Straight Outta Compton) en dealer dépassé, Alden Ehrenreich (Solo A Star Wars Story) en dealer dépressif, Ray Liotta (dans son dernier rôle) en psychopathe, Isiah Whitlock Jr ("Shiiiiiiiiiiiiiiit", The Wire) en flic un peu trop confiant, Margo Martindale en ranger bien décidée à dépoussiérer son castor, Jesse Tyler Ferguson en naturaliste innocent donc, Aaron Holliday en junkie débile, Scott Seiss en ambulancier pas plus fûté, Kristofer Hivju en randonneur scandinave bas du front... Même les comédiens enfants s'en tirent bien, notamment Brooklynn Prince (The Florida Project). A noter le cameo très drôle de Matthew Rhys, qui ne partage toutefois aucune scène avec Keri Russell, sa partenaire dans The Americans.
Petite précision : le film se poursuit pendant le générique de fin. Ah, et au fait, Crazy Bear est inspiré d'une histoire vraie. C'est fou !
Anderton
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire