A lire : Revisiter le néo-noir. Est-ce encore possible ? Chip Zdarsky et Jacob Phillips le démontrent avec l'art et la manière. Le premier tome de leur série BD Newburn nous fait coller aux basques d'un détective un peu spécial qui navigue entre la loi et le crime, donnant des coups, en recevant aussi beaucoup.
Ex-flic, Easton Newburn est devenu détective privé. Un parcours somme toute classique. Sauf que ses clients, ce sont les groupes mafieux de New-York. Ils font appel à lui quand un crime dans leurs rangs risque de provoquer une guerre des gangs. Inutile de dire que Newburn est méprisé par ses employeurs et détesté par ses anciens coéquipiers.
Scénariste prolifique, Chip Zdarsky se distingue par sa capacité à détourner, retourner et cartonner les genres, avec intelligence et impertinence. Ici aussi, il prouve qu'il a intégré tous les codes du noir. Newburn est un justicier ambigu qui collectionne les ennemis mais parvient à tracer sa route entre les failles d'un système vicié. Le détective a développé sa propre morale et agit avant tout pour son intérêt. Le job paie très bien mais s'avère dangereux. Si les gangsters lui accordent un sauf-conduit pour mener ses enquêtes, Newburn est en permanence sur la sellette. Zdarsky lui a associé une jeune partenaire qui nous fait découvrir ces petits arrangements et les grosses saloperies qui ponctuent le quotidien de l'ex-flic.
Au dessin, Jacob Phillips. Son style a comme un petit air de famille avec celui de Sean Phillips. Même aspect brut, pour ne pas dire brutal. Et pour cause, Jacob est le fils de Sean. Bon sang ne saurait mentir. Le fiston a le sens du cadre et du rythme. Son trait a de l'épaisseur. Le noir domine mais ses planches sont mises en couleurs avec beaucoup de nuances. Vous pourrez rencontrer l'artiste au Festival Quais du polar, à Lyon, du 31 mars au 2 avril.
J'ai beaucoup aimé ce premier tome (découvrez les premières pages) qui nous fait entrer dans l'univers d'un ripoux d'un genre nouveau. Le récit est complété par une galerie de couvertures ainsi que des croquis et planches décryptés par les auteurs. Urban Comics nous fait un cadeau en vendant la BD à 10 euros. Franchement, allez-y franco.
Anderton
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