En salles (le 30 mai) : De l'humour ! De l'action ! Du gore ! Et Nicolas Cage en roue libre. Que demander de plus ? Réalisé par Chris McKay, Renfield revisite le mythe Dracula de la plus jubilatoire des manières. Laissez-vous tenter.
Le Renfield du titre, c'est l'assistant de Dracula. Celui qui lui trouve de la viande fraîche (et surtout, pure), qui nettoie le bazar après (faut bien laver et frotter pour faire disparaître le sang) et s'assure de son repos dans des lieux sombres et abandonnés. Bien sûr, être au service du Prince des Ténèbres a ses avantages mais cela sape la confiance en soi. Aussi quand Renfield découvre un groupe de parole ouvert aux victimes de relations de codépendance, il déballe tout ce qu'il a sur le coeur et prend une résolution : laisser tomber son Maître pour mener une vie pépouze. Mais Vlad l'empaleur n'apprécie guère que son larbin se soit fait la malle.
Nicolas Cage en Dracula. On voit ce que cela peut donner et la bande-annonce nous confirme tout ce que l'on imaginait. Et bien la bande-annonce est fidèle à l'esprit, la lettre et le sous-texte du film. Cage ne s'attarde pas sur la psychologie du vampire, il croque ce rôle à pleines dents et nous sort une interprétation belalugosienne qu'il pousse loin, très loin. Il se Carpates, pardon carapate dans un jeu excessif, outrancier, mais sans jamais faire de son personnage un bouffon. Cage fait du Cage comme on attend qu'il fasse du Cage. Sa jubilation est communicative.
Nicholas Hoult est parfait en sbire fatigué et fragile mais capable de sortir les griffes quand il faut. Awkwafina incarne une policière incorruptible et déterminée : elle met quelque peu son jeu énergique en veilleuse pour nous offrir une prestation subtile et même parfois touchante. Tout l'inverse de Ben Schwartz, qui se lâche dans le rôle d'un dealer s'imaginant en mix de Scarface et Diddy. Adrian Martinez est également au générique, de même que Shohreh Aghdashloo, que je ne connaissais pas, dont la voix grave et éraillée, qu'elle a dû travailler toute sa vie en clopant six paquets par jour, lui donne une présence impressionnante.
Le film est également habité par pléthore de seconds rôles qui font le job. Tout ce petit monde est servi par des dialogues aussi aiguisés que les incisives de ce bon vieux Dracula. Les répliques font mouche, tout comme les séquences d'action. Là encore, Chris McKay joue la carte du cartoon. Sa caméra virevolte autour de bastons improbables et graphiques. Nous avons le droit à de franches coupes de membres, à des éviscérations plein écran et à des déluges d'hémoglobine. Du gore qui suscite plus la rigolade que la répulsion, même s'il arrive qu'on serre fort les dents avant de rire à gorge déployée.
Bref, Renfield, c'est le pieu, pardon le pied.
Anderton
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