A lire : Johnny Weissmuller a été le Tarzan le plus célèbre du cinéma. Pour autant, la gloire internationale, l'athlète l'a obtenue dans les bassins du monde entier, pulvérisant des records et raflant des médailles, y compris olympiques. Les éditions Séguier, qui n'aiment rien qu'à ressortir des ouvrages oubliés ou épuisés, ont ainsi publié L'art de nager le crawl, un traité que l'homme-poisson/l'homme-singe a écrit en 1931. Une étonnante curiosité.
Les amateurs de cinéma auront beau plonger dans les 160 pages de ce traité, ils ne découvriront aucune anecdote croustillante sur Maureen O'Sullivan ou Cheeta (1). Non, le sportif s'en tient au titre de son oeuvre : il explique sa technique et décortique celle de ses concurrents. Méthodiquement. Il commence par décrire le corps des "tritons", leurs muscles "longs, souples et flexibles", très différents de ceux des autres sportifs. Ce qui explique qu'un nageur excelle rarement dans une autre discipline.
Il en vient ensuite à décomposer le mouvement de ses mains, de ses jambes, de ses pieds - auxquels, précise-t-il, il ne faut plus penser "une fois que vous avez compris le truc". Il s'attarde sur sa manière de respirer. Pour peu qu'on ait appris à nager le crawl, on est parfois étonné devant ce qui ressemble à des évidences - qui ne l'étaient certainement pas à l'époque - et fasciné par la précision et les détails dont fait montre l'expert en milieu aqueux. On sent bien que l'on a affaire à un homme qui bénéficiait certes d'avantages physiques mais qui a beaucoup travaillé. Weissmuller rend d'ailleurs hommage à son coach et signale qu'il pense constamment à la manière d'améliorer sa technique.
L'éditeur a ponctué le livre de photos qui montrent Johnny en action. Les adeptes de grand bain y trouveront leur compte et probablement matière à progresser.
(1) Aux cinéphiles, je recommande chaudement la lecture de L'Affaire Tequila, un polar du Mexicain Francisco G. Haghenbeck (Denoël) dans lequel un privé est chargé de veiller sur Johnny Weissmuller pendant le Festival du film d'Acapulco, et de Moi, Cheeta de James Laver (Le Nouvel Attila), dans lequel le chimpanzé raconte ses mémoires,
Anderton
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire