En DVD : Tu aimes le cinéma ? Et plus particulièrement le cinéma hollywoodien ? Normal, tu es en train de lire Cineblogywood…
Alors, toutes affaires cessantes, tu vas te précipiter dans les bacs pour te procurer Le Grand couteau (The Big Knife, 1955), dans une magnifique édition DVD signée Carlotta.
Un film qui est une radiographie au scalpel du fonctionnement d’Hollywood au temps du mccarthysme, tourné comme un véritable cauchemar les yeux ouverts, par celui que Chabrol surnomme affectueusement le gros Bob, Robert Aldrich.
Du brut, du brutal, de l’hallucinant
Aldrich, tu le connais pour avoir vu et revu Les Douze salopards, dont se serait inspiré l’ami Quentin Tarantino pour Inglourious Basterds (découvrez notre dossier : trailer, photos, buzz...). Autant dire un cinéaste efficace, parfois brutal, qui t’en met plein la gueule, pour reprendre un de ses titres. Mais pas que. La preuve avec ce Grand couteau, où il fait montre d’un talent hallucinant pour créer une ambiance cauchemardesque et paranoïaque digne d’un David Lynch, avec l’efficacité et la rugosité cynique d’un Sam Peckinpah.
Dénonciation des sirènes de la gloire, de l’argent et du pouvoir, description d’un homme tenaillé entre ses idéaux et sa soif de reconnaissance – interprété par un Jack Palance (Le Mépris, Bagdad Café) méconnaissable, sorte de colosse aux pieds d’argile – analyse des mécanismes de domination et d’asservissement, via la figure du producteur interprété par un Rod Steiger (Sur les quais) en blond peroxydé terrifiant, Le Grand Couteau, plus de 50 ans après sa réalisation, est une œuvre incroyable et d’une force peu commune sur le monde du cinéma.
Broyé par les studios
Si l’on songe parfois à Boulevard du Crépuscule, Eve ou Les Ensorcelés, c’est davantage par leur thème commun que par leur mise en scène. En assumant clairement l’origine théâtrale de son œuvre – une pièce de Clifford Odets, auteur dénoncé par Elia Kazan lors du mccarthysme – Aldrich livre une mise en scène polanskienne en diable : huis clos, omni-présence des plafonds et fausses perspectives dressent ainsi le paysage intérieur de Charlie Castle, le héros tourmenté incarné par Jack Palance, un homme en quête d’indépendance et inexorablement broyé par la machine des studios.
Bref, du cinéma brut, percutant et détonnant, à l’image des trois films que Big Bob tourne entre 1954 et 1955, (c’est-à-dire autour du Grand Couteau) : Bronco Apache, Vera Cruz et le cultissime En quatrième vitesse.
A noter : outre une B.O. lancinante et entêtante, un superbe générique créé par le débutant Saul Bass, qui réalisera ceux d'Alfred Hitchcock (Vertigo, La Mort aux Trousses), d'Otto Preminger (Autopsie d’un meurtre) ou de Martin Scorsese (Les Nerfs à vif, Casino).
Travis Bickle
Alors, toutes affaires cessantes, tu vas te précipiter dans les bacs pour te procurer Le Grand couteau (The Big Knife, 1955), dans une magnifique édition DVD signée Carlotta.
Un film qui est une radiographie au scalpel du fonctionnement d’Hollywood au temps du mccarthysme, tourné comme un véritable cauchemar les yeux ouverts, par celui que Chabrol surnomme affectueusement le gros Bob, Robert Aldrich.
Du brut, du brutal, de l’hallucinant
Aldrich, tu le connais pour avoir vu et revu Les Douze salopards, dont se serait inspiré l’ami Quentin Tarantino pour Inglourious Basterds (découvrez notre dossier : trailer, photos, buzz...). Autant dire un cinéaste efficace, parfois brutal, qui t’en met plein la gueule, pour reprendre un de ses titres. Mais pas que. La preuve avec ce Grand couteau, où il fait montre d’un talent hallucinant pour créer une ambiance cauchemardesque et paranoïaque digne d’un David Lynch, avec l’efficacité et la rugosité cynique d’un Sam Peckinpah.
Dénonciation des sirènes de la gloire, de l’argent et du pouvoir, description d’un homme tenaillé entre ses idéaux et sa soif de reconnaissance – interprété par un Jack Palance (Le Mépris, Bagdad Café) méconnaissable, sorte de colosse aux pieds d’argile – analyse des mécanismes de domination et d’asservissement, via la figure du producteur interprété par un Rod Steiger (Sur les quais) en blond peroxydé terrifiant, Le Grand Couteau, plus de 50 ans après sa réalisation, est une œuvre incroyable et d’une force peu commune sur le monde du cinéma.
Broyé par les studios
Si l’on songe parfois à Boulevard du Crépuscule, Eve ou Les Ensorcelés, c’est davantage par leur thème commun que par leur mise en scène. En assumant clairement l’origine théâtrale de son œuvre – une pièce de Clifford Odets, auteur dénoncé par Elia Kazan lors du mccarthysme – Aldrich livre une mise en scène polanskienne en diable : huis clos, omni-présence des plafonds et fausses perspectives dressent ainsi le paysage intérieur de Charlie Castle, le héros tourmenté incarné par Jack Palance, un homme en quête d’indépendance et inexorablement broyé par la machine des studios.
Bref, du cinéma brut, percutant et détonnant, à l’image des trois films que Big Bob tourne entre 1954 et 1955, (c’est-à-dire autour du Grand Couteau) : Bronco Apache, Vera Cruz et le cultissime En quatrième vitesse.
A noter : outre une B.O. lancinante et entêtante, un superbe générique créé par le débutant Saul Bass, qui réalisera ceux d'Alfred Hitchcock (Vertigo, La Mort aux Trousses), d'Otto Preminger (Autopsie d’un meurtre) ou de Martin Scorsese (Les Nerfs à vif, Casino).
Travis Bickle
1 commentaire:
Fa-bu-leux. Et Carlotta qui continue sur sa belle lancée, chouette ! A quand Attack du même Aldrich et avec le même Jack...
A noter et à redecouvrir, l'excellente actrice (et personnalité) qu'etait Ida Lupino, en plus.
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