En salles : Aimer le premier film de Mélanie Laurent ou pas ? Telle est la question. Pour y répondre, il faut faire preuve d’objectivité, et mettre de côté quelques a priori… Car Mélanie Laurent, parfois, souvent, énerve un peu, oui. Non, mais c’est vrai quoi, c’est une Artiste avec un grand A ; elle veut créer, elle a trop d’idées, elle n’aime pas qu’on la catalogue, qu’on la coince dans une boîte trop petite pour ses ambitions artistiques ; elle assume totalement le fait de faire l’actrice et la chanteuse, et de monter sur scène pour défendre son premier album (En t’attendant, 2011) ; en revanche, que l’opus en question se fasse quelque peu descendre par la critique et ne trouve pas son public, ça elle l’assume moins.
Alors forcément, quand Mélanie Laurent monte au créneau pour présenter son nouveau bébé, un long métrage baptisé Les Adoptés, c’est un peu le pompon. Une fois ces postulats mis de côté, revenons à nos moutons.
Un film parfait ?
Les Adoptés de Mélanie Laurent, c’est une histoire de filles, une histoire de famille, d’amitié, d’amour, de vie et de mort aussi. Bref, des thèmes largement éculés au rayon comédie dramatique. Pourtant, ledit film a des bons côtés : un casting qui tient la route (mention spéciale aux deux acteurs masculins Denis Ménochet et le très jeune Théodore Maquet-Foucher), une bande originale au diapason composée par Syd Matters, de jolies images de coupe saisies sur le vif et une photographie bien étudiée.
Oui mais. Mélanie Laurent a voulu faire un film parfait. Résultat, les flous artistiques, les effets de style esthétiques et quelques clichés faciles (la copine hippie-cool affublée de bandeaux babos, la jeune mère célibataire et son adorable petit, la tata toute en rondeurs qui emmène au musée et initie à la musique classique…), tout ça étouffe l’émotion d’un film qui perd beaucoup, beaucoup en sensibilité – et c’est une fille capable de verser sa petite larme devant un téléfilm de Noël diffusé sur M6 qui le dit.
Non, le film de Mélanie Laurent n’est vraiment pas mauvais : bourré de très bonnes intentions, il est juste exactement comme on l’attendait. A l’image d’une jeune actrice-chanteuse-scénariste-réalisatrice qui veut tout et trop bien faire. C’est un comble mais à force de vouloir faire un film trop léché, le tout manque, au final, cruellement d’aspérités. Mais au moins, pendant ce temps là, Mélanie Laurent, on ne l’entend pas chanter.
Black Mamba
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