Buzz : 1800 films projetés, pour18 films en compétition officielle ! Ah, qu’il est dur d’être sélectionneur. Voici donc les films sélectionnés par Thierry Frémaux qui tenteront de décrocher la Palme d’Or lors du prochain Festival de Cannes (14-24 mai 2014), dont le jury sera présidé par la réalisatrice néo-zélandaise Jane Campion. Petit tour d’horizon des cinéastes sélectionnés, de A à Z.
Olivier Assayas, Sils Maria. Avec Juliette Binoche, Kristen Stewart, Chloe Grace Moretz, Daniel Brühl, Bruno Ganz. Casting de rêve pour ce qui s’annonce une version Assayas de All about Eve, qui voit une actrice s’interroger sur son vieillissement, à l’occasion d’une pièce de théâtre qu’elle doit rejouer 20 ans après l’avoir interprétée. Capable du meilleur – Carlos, L’eau froide – comme de passer complètement à côté de son sujet – Après mai – c’est pour Assayas l’occasion de décrocher le gros lot qui manque à sa carrière.
Bertrand Bonello, Saint Laurent. Avec Gaspard Ulliel, Louis Garrel, Jérémie Rénier, Léa Seydoux, Valeria Bruni Tedeschi, Amira Casar, Dominique Sanda. L’autre biopic consacré au styliste, non adoubé par Pierre Bergé... et c’est tant mieux ! Vu le casting et la personnalité de son réalisateur, ce YSL sera sûrement beaucoup moins consensuel que celui signé Jalil Lespert. A priori, Bonello ne se concentre que sur la période sombre du couturier, de 1965 à 1976. 3ème sélection officielle pour Bonello après L’Appolonide et Tiresia.
Nuri Bilge Ceylan, Sommeil d'hiver. 2 grand prix et 1 prix de la mise en scène, le Turc Ceylan est un habitué du Festival et des récompenses cannoises. A juste titre. Film mystère dont on sait juste qu’il dure... 3h16. Perso, 3h16 du cinéaste, j’en redemande !
David Cronenberg, Maps to the Stars. Avec Julianne Moore, Robert Pattinson, Mia Wasikowska, John Cusack. Sera-ce la bonne ? A chaque fois qu’il a été sélectionné, Cronenberg en est reparti bredouille – sauf en 1997 avec Crash. Avec cette satire de Hollywood, espérons le voir enfin consacré.
Jean-Pierre et Luc Dardenne, Deux jours, une nuit. 2 Palmes d'or à leur actif – une 3ème en vue ? Nouveauté 2014, qui s’inscrit dans le fil de leur précédent opus L’Enfant au vélo : présence d’une star au casting. Après Cécile de France, c’est au tour de Marion Cotillard d’investir l’univers des frangins. Olivier Gourmet également de la partie.
Olivier Dahan, Grace de Monaco. Avec Nicole Kidman et Tim Roth. Sélectionné il y a plusieurs semaines pour ouvrir le Festival, ce biopic consacré à l’actrice américaine devenue princesse sera également en compétition. Marque d’un réel soutien de la part du Festival à l’égard d’un cinéaste actuellement en guerre ouverte avec son producteur Harvey Weinstein sur le final cut.
Xavier Dolan, Mommy. Avec Suzanne Clément, Anne Dorval, Antoine-Olivier Pilon. Après 3 films sur la Croisette, enfin la compétition officielle pour le surdoué québecquois (25 ans) ! Dolan avait fait la tête suite à la non-sélection officielle de Laurence Anyways il y a 2 ans. Actuellement en salles, Tom à la ferme.
Atom Egoyan, Captives. Avec Ryan Reynolds, Scott Speedman, Rosario Dawson, Bruce Greenwood. Ah, enfin le retour de cet ancien chouchou cannois ! Un peu en perte de vitesse ces derniers temps (Chloé), le revoici avec un thriller psychologique qui s’annonce dans la lignée de son chef d’œuvre, De beaux lendemains.
Jean-Luc Godard, Adieu au langage. C’est la surprise du chef Frémaux : Godard, 84 ans au compteur, toujours très apprécié des festivaliers du monde entier, un peu moins du public. Déjà cinq fois en compétition. Double événement : ce sera le film le plus court de la compétition (1h10) et le 1er film à être présenté en compétition à Cannes en 3D !
Michel Hazanavicius, The Search. Avec Bérénice Bejo et Annette Bening. Grosse pression sur le cinéaste ! Après le succès mondial de The Artist, propulsé par sa sélection cannoise, voici Hazanavicius aux commandes d’un remake d’un film de Fred Zinnemann, transposé dans le conflit tchétchène, avec pour personnage principal une infirmière membre d'une ONG. Projet ambitieux, dont on espère qu’il retrouvera le souffle épique d’un David Lean.
Naomi Kawase, Still the Water. Autre chouchoute cannoise, qui aura pour mission de représenter seule le Japon, et l’Asie, en faible nombre cette année. Adorée par les uns, rejetée par les autres, elle devrait sûrement attirer l’attention de Jane Campion, présidente du Jury.
Tommy Lee Jones, The Homesman. Avec Hilary Swank, Tommy Lee Jones, James Spader, Meryl Streep. Dans ce qui s’annonce un western au féminin féministe, le comédien revient sur la Croisette où il avait déjà été primé pour son premier film, Trois enterrements. Déjà produit par EuropaCorp.
Mike Leigh, Mr. Turner. Avec Timothy Spall. Déjà titulaire d’une Palme d'or et d’un prix de la mise en scène, le réalisateur britannique revient avec un biopic. Et pas n’importe lequel : il est consacré au monument de la peinture anglaise, J.M.W. Turner. Sujet qui ne devrait pas laisser indifférente la cinéaste de Bright Star, présidente du Jury.
Ken Loach, Jimmy’s Hall. 3 Prix du jury, une Palme d'or. A priori, son ultime film, biopic consacré à un leader communiste irlandais, James Gralton, propriétaire d'un dancing. Aimer, boire, chanter...et militer ! Terminer sa carrière sur une Palme, ça aurait de l’allure !
Bennett Miller, Foxcatcher. Avec Channing Tatum, Steve Carell, Mark Ruffalo. Le film le plus intriguant de la sélection ? Le réalisateur de Truman Capote s'intéresse à un fait divers, sur fond de catch, avec un casting top, notamment Steve Carell en contre-emploi, dans le rôle de lhéritier de la famille DuPont, qui tua de 3 balles un lutteur s'entraînant pour les JO d'Atlanta en 1996..
Alice Rohrwacher, Le meraviglie. Avec Monica Bellucci. Le seul film représentant l’Italie, de la part d’une réalisatrice qui avait présenté il y a 3 ans Corpo Celeste à la Quinzaine des réalisateurs.
Abderrahmane Sissako, Le chagrin des oiseaux. Produit par Sylvie Pialat, c’est l’occasion de revoir l’Afrique en compétition officielle. Et surtout, de permettre à Sissako de revenir à Cannes, 8 ans après terrible réquisitoire contre les politiques du FMI, Bamako.
Damian Szifron, Relatos salvajes. Film choral argentin, avec entre autres Ricardo Darin, produit par Pedro Almodovar, et mis en musique par Gustavo Santaolalla, le compositeur attitré d’Inaritu. Les premières images font saliver. Comme ça, à vue de nez, fortes chances de le retrouver au Palmarès.
Andreï Zviagintsev, Leviathan. 1 Lion d'or (Le retour) et un prix du jury (Elena) Un certain regard à Cannes. Cinéaste très aimé dans les Festivals. : A priori, voici une histoire d'amour dans une partie isolée de la Russie. Espérons qu’il soit aussi beau et fort que son premier film, Le retour.
Pour ceux qui n’auront pas la chance de fouler la Croisette, de quoi alimenter les écrans noirs pendant une bonne année !
Travis Bickle
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire