En salles : Chicago. A moitié en ruine, la ville a survécu à une guerre internationale, et s’élève au milieu de nulle part. Pour préserver la paix, cette société futuriste divise sa population par aptitudes et leur assigne une fonction. Dans le sillage de Hunger Games et Twilight, le nouveau bébé de Lionsgate sort demain sur les écrans. On annonce la couleur ! Entre la violence de l’un et la niaiserie de l’autre, Divergente suit à la lettre les codes du blockbuster adolescent… mais réussi à nous surprendre !
Le film-vodka : à boire à plus de 40 degrés
Adapté par Neil Burger (de la saga de romans de Veronica Roth), Divergente est un film très hétéroclite. On doit tout d’abord reconnaître l’idée originale, qui est à la fois créative et monstrueusement effrayante… seule chose que le réalisateur n’a pas eu à faire ! Quel est alors le travail à applaudir ? La bande son qui emprunte à Britney Spears ses plus beaux accords ? La photographie à 360° qui se perd dans les gros plans et les travellings, avant et arrière confondus ? A dire vrai, il est très difficile de comprendre pourquoi le film fonctionne…
Entre combats et violence militaire, une romance presque programmée depuis le premier plan se met en place. Parfois drôles, les dialogues sont d’un prévisible désarmant, à l’image du dénouement de l’histoire et de toutes les pseudo découvertes maladroitement semées tout au long du film. Seulement, l’univers fonctionne à merveille, le Chicago en ruine est aussi envoûtant que cette population de factions. Les procédés cinématographiques sont tellement caricaturaux qu’on en vient à se demander : "Comment ose-t-il ?". Joue-t-il sur le second degré en se moquant des codes hollywoodiens ?
C’est ce que j’aime à croire, et ce dont témoignent plusieurs séquences, où derrière le puritanisme américain se cache un humour et une autodérision très réussis. C’est tout de même la première fois qu’une héroïne fantastique pour ado va dormir en secret chez son professeur en l’obligeant à prendre le canapé. Quelques clins d’œil assez bien vus quand au décalage entre réalité et fiction adolescente…
Un casting inégal : Shailene et Kate sauve le navire
En parlant d’adolescents, jetons un coup d’œil au casting. Très bon choix pour Shailene Woodley qui a les épaules pour un premier rôle, contrairement à ce que le début du film laisse penser. En revanche, les muscles ne sont pas une denrée rare à Hollywood : autant prendre un vrai acteur pour le second rôle, maladroitement campé par Theo James (Les Boloss, Ben Palmer). Last but not least, Kate Winslet rehausse largement le niveau, en incarnant à merveille ce que l’on appelle communément une "cold bitch". Blague à part, elle réussit à créer un personnage presque nuancé, qui mène entièrement le jeu.
Le film lave-linge : on en ressort vivifié !
Peur, admiration, violence, sentiments : tout y passe, dans un brassage de sensations tel que peu de films l’osent… parfois à tort. On en ressort certes amusé, mais également chamboulé, entre le flux et le reflux de toutes ces sensations dans lesquelles il faut savoir se perdre. Coup de chance ou petit culot ? Le tout est d’attendre le deuxième opus, qui est déjà en cours de préparation, et sera déterminant quand aux intentions du réalisateur. Moins explosif que Hunger Games et loin devant Twilight, Divergente suit une ligne directrice tout à fait cohérente : c’est bien simple, les ado américains sauveront le monde. Voyons déjà s’ils arrivent à sauver Justin Bieber.
Anouk
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