En DVD : Inspirée d'une histoire vraie, la série policière britannique A confession, avec Martin Freeman, nous tient en haleine pendant six épisodes sobres, denses, émouvants, en nous emmenant sur des chemins inattendus. Le coffret vidéo est édité chez Elephant Films.
Dans la ville paisible de Swindon, Sian O'Callaghan disparaît après une soirée passée dans une discothèque. Le commissaire Steve Fulcher est prévenu et penche rapidement pour un kidnapping. Les premières heures sont donc déterminantes pour la retrouver vivante. Il met sur pied une équipe dédiée à la recherche de la jeune femme. Les soupçons se portent bientôt sur un individu. Outrepassant la procédure, Fulcher tente d'obtenir ses aveux en l'amenant sur le lieu du crime, de crainte qu'il refuse de parler une fois en présence de son avocat.
Jeff Pope a conçu une série policière prenante et surprenante. Prenante car elle démarre par une enquête menée tambour battant pour retrouver la disparue. Dans le sillage de Fulcher, on assiste à la mise en place de l'unité spéciale et aux investigations menées dans tous les sens, tandis que les habitants de la ville se mobilisent, avant que les médias s'emparent de l'affaire. C'est alors une véritable course contre la montre qui s'engage. Plus le temps passe, plus les chances de retrouver Sian vivante s'amenuisent. Et lorsqu'un suspect est arrêté, la série bascule. Elle relate alors comment une erreur de procédure compromet la carrière de Fulcher.
Empathie pour les personnages
Le réalisateur Paul Andrew Williams choisit une mise en scène sobre, qui privilégie la caméra à l'épaule et les plans serrés sur les personnages. Sans chercher l'emphase, il conclut chaque épisode sur un cliffhanger qui donne envie de bingewatcher la série. Si l'enquête en tant que telle et ses conséquences judiciaires nous tiennent évidemment en haleine, ce sont les personnages et leurs interprètes qui portent A confession. Au premier rang desquels, Martin Freeman. Avec son air de Droopy au nez constamment bouché, le comédien campe un flic terre à terre, déterminé et sûr de lui. Bon père de famille en plus, totalement dévoué à son métier et doté d'un exceptionnel flair (malgré l'obstruction nasale de Freeman). Avec son jeu mesuré et ses regards parfois perdus, Freeman nous le rend immédiatement attachant : sa modestie puis sa descente aux enfers nous touchent.
La force de la série réside d'ailleurs dans l'empathie qu'elle suscite. Au-delà de l'enquête, elle s'attache à montrer comment un kidnapping bouleverse le quotidien des proches de la disparue. L'angoisse et la détresse des familles sont poignants. Car l'enquête de Fulcher croise la quête d'une mère à la recherche de sa fille junkie, elle aussi évanouie dans la nature. Deux rôles magnifiques de mère confiées à Siobhan Finneran et Imelda Staunton (The Crown saison 5, Harry Potter). C'est bouleversant de voir ces mamans se battre pour retrouver leur enfant et continuer de faire face quand elles pourraient s'effondrer. Joe Absolom est également très bon dans le rôle du meurtrier qui va révéler progressivement toute sa perversité et sa faculté de manipulation.
Mine de rien, tout en nous racontant ces vies meurtries, A confession nous incite à réfléchir sur les procédures qui encadrent une enquête : on en saisit immédiatement les limites tout en comprenant qu'elles existent pour protéger les droits du citoyen. Fût-il un assassin.
Anderton
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire