Buzz : Après nous avoir scotché avec la minisérie Trauma, Fred Grivois revient pour nous embarquer dans un thriller prenant et surprenant, L'Invitation, diffusé le 21 décembre sur OCS Choc.
Ras-le-bol de Paris ! Sophie et Nicolas Gravel ont décidé de refaire leur vie, loin du stress francilien. Avec leur fils Maxime, les voici installés dans une belle maison au sein d'un quartier résidentiel paisible. Les Maupin, leurs voisins, ont l'air un peu spécial mais sympa : fana des States, Angela ne peut s'empêcher de caser de l'english dans ses propos tandis que son mari Patrice est adepte des blagues bien lourdes. Sophie tique un peu mais Nicolas apprécie la compagnie de ce couple haut en couleurs dont le fils devient le meilleur ami de Maxime. Pourtant, Sophie ne se fait pas à sa nouvelle vie, à son nouveau boulot et à ses voisins envahissants. Et puis, un jour, elle remarque que Maxime revient avec des marques dans le dos. Il a l'air tout perturbé.
L'Invitation débute sur le ton de la satire. Les Parigots débarquent chez les Ploucs ! C'est vrai qu'ils sont bien beaufs, les Maupin. Elle, qui a trop regardé de soap ricains et lui, qui passe son temps à astiquer sa moto et balancer des vannes chargées de sous-entendus salaces. Sophie et Nicolas se moquent et se révèlent finalement hautains. Des bobos, quoi ! Et puis, progressivement, Fred Grivois instaure une atmosphère inquiétante. Les pavillons se ressemblent tous, impersonnels. La routine du quotidien devient étouffante. Le cinéaste recourt au grand angle pour nous faire ressentir l'inquiétude et la parano de Sophie et Nicolas, qui semblent se mouvoir dans des espaces démesurés. Face à eux, voisins et collègues dévoilent leur étrangeté. Une approche que j'ai trouvée très "chabrolesque", pas tant pour la critique d'une bourgeoisie perverse, que pour la plongée dans une Province angoissante et peuplée de personnages bizarres. Et, puis nouveau changement de ton et de genre, avec une dernière partie où le thriller devient horrifique, jusqu'à un final renversant.
Grivois connaît son boulot. La mise en scène est très efficace, et il a une fois de plus su faire appel à des comédiens convaincants. Formidables Margot Bancilhon (Sophie), dont on apprécie l'intensité, et Guillaume Gouix (Nicolas), qui joue en retrait un type dépassé, qui se fait marcher dessus avant de laisser éclater sa rage, en mode Les Chiens de paille. On s'identifie tout de suite à eux, ce qui rend légitime le basculement final et accentue la réaction qu'il provoque en nous. Très fort ! Quant à Alysson Paradis et Hubert Delattre, ils incarnent des beaufs avec des nuances de plus en plus marquées, au fur et à mesure que le récit avance. Egalement au générique : Michaël Abiteboul, qui sait rendre ses personnages inquiétants, et Guillaume Labbé, dans le rôle d'un magnifique informaticien à mulet.
Encore une belle prod d'Empreinte digitale.
Anderton
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