A lire (sortie le 28 février) : Présenter la météo n'est pas un boulot de tout repos. Nathan Bright en fait les frais. Star de la télé sur Mars (nous sommes en 2070 et le temps change aussi sur la planète plus si rouge), voici qu'il perd tout - petit amie, chien, job - et qu'on en veut à sa vie. Faut dire que ses agresseurs l'accusent d'avoir éradiquer la population terrienne. Soit 8 milliards d'individus. Le pitch de The Weatherman a retenu votre attention ? Ce comic book, signé Jody LeHeup et Nathan Fox, tient ses promesses et vous embarque dans une aventure délirante, colorée et un poil gore.
Le scénariste Jody LeHeup nous entraîne en effet dans une succession de rebondissements dont ce pauvre Nathan Bright est la malheureuse victime. Il est déboussolé et pour cause, il n'a aucun souvenir d'avoir participé à ce qui est considéré comme le plus grand crime contre l'humanité. Est-il innocent comme il le prétend ou est-il un terroriste qui s'est volontairement fait laver le cerveau pour ne pas être inquiété et redémarrer une nouvelle vie sans états d'âme ? Si oui, un amnésique peut-il être considéré comme responsable de ses actes ?
Evidemment que ces actes de terrorisme résonnent chez le lecteur du XXIe siècle, confronté lui aussi - à une moindre échelle - aux mêmes horreurs, à la même incompréhension, à la même rage... Et LeHeup parvient à nous interpeller sur ce grave sujet tout en l'associant aux dérives de la télé-réalité et du tribunal de l'opinion publique. Brillant.
planche tirée de la version originale |
Le trait vif de Nathan Fox apporte beaucoup de dynamisme au récit. Le dessinateur fait exploser les cases comme autant de plan cut dans un film d'action. Il joue avec les onomatopées, apportant une dimension sonore aux séquences les plus effrénées. Des "vroom" et des "kaboom" qui font corps avec le dessin et tranchent dans les matières. Il y a un côté presque cartoonesque dans son traitement des attitudes, des expressions et des mouvements des personnages, qui apporte un surcroît d'humour à un scénario qui n'en manque pas. Mais quand il s'agit de bagarres, Fox ne fait pas d'ellipse : les chairs explosent, les os se brisent. Une représentation brutale qui détonne avec le traitement graphique général et contribue à l'originalité de cet album de BD.
planche tirée de la version originale |
Autre réussite graphique : la représentation de l'univers dans lequel évoluent les personnages. On est dans du "futuriste plausible", si j'ose dire. Mars nous paraît à la fois exotique et réaliste. Et que dire des couleurs ! Elles explosent à chaque page. L'édition d'Urban Comics est à ce titre magnifique. Et complétée par des croquis et une sélection de couvertures. Ce premier tome, qui regroupe les épisodes 1 à 6 publiés chez Image Comics aux States, se termine par un beau cliffhanger. Vivement le tome 2 !
Anderton
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