jeudi 27 février 2020

Good Omens : Apocalypse Not ?

En Blu-ray et DVD : Et si l'Apocalypse, c'était pour demain ? Je ne parle pas de la propagation du coronavirus ou des effets du Brexit mais bel et bien de l'affrontement final entre anges et démons. Avec le sort de l'humanité à la clé. La mini-série fantastique Good Omens, disponible en vidéo, nous fait vivre ce compte à rebours ultime avec un ton unique. Retour sur une réussite en six épisodes.



Partant du principe qu'on n'est jamais mieux servi que par soi-même, le prolifique Neil Gaiman (Coraline, American Gods) a adapté pour le petit écran le roman qu'il avait coécrit avec le regretté Terry Pratchett et publié en VF sous le titre De bons présages. Roman paru en 1990 et devenu culte que je n'ai pas lu. Je ne me lancerai donc pas dans le petit jeu des comparaisons et je le dirai tout net : j'ai beaucoup aimé cette mini-série qui associe le savoir-faire de la BBC aux moyens conséquents d'Amazon Studios. Résultat : six épisodes qui déroulent une histoire débutée dans le jardin d'Eden jusqu'au combat ultime du bien contre le mal, non pas dans la vallée de Megiddo (Har Megiddo, d'où découle le terme Armageddon), en Israël, mais au coeur de la campagne anglaise. "Hein ?", as-tu légitimement le droit de t'exclamer. Je rembobine.

Une fois Adam et Eve chassés du paradis, ils contribuent à peupler la Terre par leur descendance. L'humanité prolifère sous la double surveillance de l'ange Aziraphale et du démon Rampa (celui-là même qui a incité Eve à croquer la pomme). A travers les siècles, chacun influe sur les événements et tente de contrecarrer les plans de l'autre. Au point qu'ils finissent par s'apprécier - bien entendu sans en avertir leurs hiérarchies respectives. Et puis, ils ont pris goût aux plaisirs terrestres. Et les voilà fort marris de découvrir que l'arrivée de l'Antéchrist sous la forme d'un innocent bébé va mettre un terme à leurs petits bonheurs quotidiens. Lorsqu'il atteindra sa 11e année, le fils de Satan déclenchera en effet l'Apocalypse. Au ciel comme en enfer, on attend avec impatience ce combat ultime. Mais Aziraphale et Rampa décident d'empêcher l'inéluctable de se produire.


Avec intelligence et malice, Gaiman et Pratchett mêlent Histoire et destins individuels avec les récits bibliques, les légendes et les croyances pour revisiter les figures de l'ange, du démon, de la sorcière et de l'inquisiteur, tout en faisant référence à la culture pop et au cinéma de genre (notamment à Damien, The Omen en V.O.). Cela aurait pu donner un immense fourbi, cela débouche au contraire sur un conte plein de rebondissements dans lequel l'humour abonde et l'émotion affleure.

Les personnages sont bien brossés et s'avèrent rapidement attachants, grâce notamment au casting. Michael Sheen (The Queen, Twilight) compose un ange bon vivant, maladroit et peu sûr de lui tandis que David Tennant (Doctor Who, Harry Potter et la coupe de feu) joue un démon plein de morgue qui se la joue rock star et adore Queen. Leur duo fonctionne parfaitement et au fur et à mesure que s'accentue l'intensité dramatique, leurs personnages gagnent en profondeur et révèlent leurs émois finalement très humains. Ils en deviennent touchants. Parmi les nombreux seconds rôles, on a pris plaisir à retrouver John Hamm (Mad Men), Nick Offerman (Parks and Recreation), Michael McKean (Dream On) et Miranda Richardson (L'Empire du soleil, Harry Potter et la coupe de feu) et de découvrir Adria Arjona (6 Underground et bientôt dans Morbius). Frances McDormand, Brian Cox et Benedict Cumberbatch prêtent pour leur part leur voix à des personnages hautement iconiques.


Douglas Mackinnon signe pour sa part une mise en scène enlevée, aux transitions originales, grâce à des effets spéciaux de qualité. Au-delà des fonds verts, les décors et costumes bénéficient de la "Qualité BBC". Le Blu-ray commercialisé par Koba Films propose d'ailleurs une pelletée de suppléments sur le tournage, les personnages, les costumes, le concept art, les storyboards, etc. Une belle édition pour une mini-série à laquelle on devient accro dès le premier épisode et qu'on termine avec une pointe d'émotion et une folle envie de croquer... la vie.

Anderton

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