mardi 3 mars 2020

Une baraque à tout casser : Tom Hanks essuie les plâtres

En DVD et Blu-ray : Elephant Films a la bonne idée de sortir en vidéo, et dans une version restaurée HD, Une baraque à tout casser (The Money Pit, 1986). Réalisée par Richard Benjamin et produite par Steven Spielberg, cette comédie pleine de gags plonge Tom Hanks et Shelley Long dans un cauchemar immobilier. Pour notre plus grand bonheur. 



Le pit(ch) : un jeune couple est contraint de quitter l'appartement new-yorkais où il logeait gracieusement. Walter et Anna n'ont pas les moyens de croquer la Grosse Pomme et encore moins d'y résider. C'est alors qu'ils tombent sur une magnifique grande bâtisse à la campagne, pas trop loin de Manhattan. Il y a quelques petits travaux à refaire mais la propriétaire veut la vendre illico. Banco ! A peine installés, Walter et Anna déchantent. La plomberie, l'électricité, les murs, le plafond, le plancher... rien ne fonctionne, tout s'écroule. Souvent sur leurs têtes.


Pour moi, Une baraque à tout casser était un bon souvenir de vidéoclub. Le film que tu loues un vendredi soir pour passer un moment sympa. Plus de 30 ans plus tard, j'ai retrouvé le même plaisir : c'est une comédie sans prétention qui repose sur une avalanche de gags, à base d'effondrements, d'explosions, de fuites, de projections de matières et matériaux divers dont Walter et Anna font les frais à tour de rôle et parfois ensemble. Le spectateur éprouve une joie sadique à les voir évoluer dans cette maison des horreurs où le simple fait d'accrocher des vêtements dans un placard ou de planter un clou dans un escalier provoque un cataclysme. Il y a un côté cartoon assumé qui fonctionne parfaitement, d'autant que Richard Benjamin opte pour une mise en scène simple, efficace, lisible. A noter que la photo est signée Gordon Willis (Le Parrain, Annie Hall). La photo est ici est un peu moins élaborée, même si "The Prince of Darkness" joue avec les ombres sur quelques scènes.

Hanks Sweet Hanks

Dans la carrière de Tom Hanks, le film se situe exactement entre Splash (1984) et Big (1988). Le comédien enchaîne alors les rôles d'adulescent candide et monté sur ressorts. Son jeu physique trouve ici un exutoire - il cavale, bondit, rebondit, tombe, crie, hurle de rire (littéralement). Et il est très drôle à voir. Tout comme Shelley Long, qui prend plaisir à casser son image de poupée bien coiffée. Le duo s'entend bien. Et c'est d'autant plus important que le couple traverse forcément une crise alors que la bicoque s'acharne sur leurs corps meurtris et leurs comptes en banque à sec. Juste ce qu'il faut d'émotion, sans que le film devienne gnangnan.



On retrouve à leurs côtés Alexander Godunov en chef d'orchestre bellâtre et cassant (marrant de le voir interpréter L'Hymne à la joie, un an avant que la composition de Beethoven se retrouve dans Die Hard, dans lequel Godunov incarne Karl) ; mais aussi Joe Mantegna et Philip Bosco en entrepreneurs pas pressés.

Elephant Films nous propose en bonus un making of d'époque ainsi qu'une analyse très complète du film par Julien Comelli. Le critique revient sur la production et s'attarde sur le parcours de quelques talents, dont Richard Benjamin et Michel Colombier, le Frenchy qui a signé le score. Ce combo Blu-ray/DVD devrait plaire aux amateurs de comédies US, aux nostalgiques des 80's et à quelques fans de Stéphane Plaza.

Anderton

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