César du meilleur film d'animation, Linda veut du poulet est désormais disponible en DVD. L'occasion de (re)plonger dans un concentré de couleurs, d'humour, d'impertinence et de fantaisie. A taaaaaable !
Linda veut du poulet, donc. Ce n'est pas un caprice de gamine qui en fait voir de toutes les couleurs à Paulette qui l'élève seule. C'est la réponse d'une enfant injustement punie par sa mère, qui cherche ainsi à se faire pardonner. Promis, Linda, tu l'auras ton poulet aux poivrons ! Sauf que la maman ne sait pas cuisiner et qu'en cette journée de grève générale, tous les magasins sont fermés. Mais une promesse est une promesse. Commence alors une folle traque au poulet. Traque dans laquelle s'incrustent un policier maladroit, une tante furibarde, un routier allergique et une bande de gamins turbulents.
Les réalisateurs Chiara Malta et Sébastien Laudenbach en font aussi voir de toutes les couleurs au spectateur. Chaque personnage est associé à une couleur franche, jaune pour Linda, orange pour Paulette... Ces "taches" de couleur évoluent elles-mêmes dans un décor coloré comme un tableau de Matisse. Ici, pas de géométrie, ni de ligne claire : le duo a privilégié les coups de pinceaux. Aucune forme n'est achevée, y compris quand elle est animée. Un parti pris esthétique qui donne du mouvement à un récit déroulé sans temps mort. Les rebondissements s'enchaînent, les plans ne durent jamais très longtemps. Cela bouge, cela virevolte avec une inventivité folle.
Coups d'éclats
Le plus fort, c'est que cette approche éclatante et joyeuse illustre des thématiques qui ne sont pas toujours très gaies. La mort rôde mais cela n'empêche pas les héros de batifoler. La réalité laisse parfois place à des séquences chantées, parenthèses enchantées dans un quotidien qui ne l'est pas moins. Passé par Cannes, doublement primé à Annecy, Linda veut du poulet nous charme par sa drôlerie et sa poésie, son tempo allegro et ses couleurs vives. Emouvante sans jamais être mièvre, cette ode éclatante à l'enfance touche au coeur.
Blaq Out a soigné l'édition vidéo. En bonus, un making of, une interview éclairante des cinéastes et le clip de la chanson interprétée par Juliette Armanet, Un souvenir ou deux.
Anderton
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