mardi 22 octobre 2024

Disclaimer : un thriller magnétique d’une beauté inouïe

Disclaimer Cate Blanchett CINEBLOGYWOOD

Il y a presque 20 ans, Alfonso Cuarón nous montrait Londres comme nous ne l’avions jamais vue dans Les Fils de l’Homme, œuvre dystopique époustouflante aussi bien visuellement que dans son propos visionnaire. C’est ici qu’il nous ramène pour sa nouvelle - et première - série, Disclaimer. Présentée sur grand écran à la Mostra de Venise mais aussi au Festival Lumière à Lyon il y a quelques jours en présence du réalisateur mexicain, la série – qu’il décrit lui-même comme un film en sept chapitres (un an de tournage au total)  – est portée par Cate Blanchett, Sacha Baron Cohen, Kevin Kline et Lesley Manville.


Elle suit Catherine Ravenscroft (Cate Blanchett), une journaliste documentariste de télévision de renom qui a bâti sa carrière sur la révélation d'infractions commises et dissimulées par des institutions respectées. Lorsqu'un roman écrit par un veuf (Kevin Kline) apparaît sur sa table de chevet, elle est horrifiée de réaliser qu’elle est un personnage clé dans une histoire qu’elle espérait enterrée depuis longtemps. Une histoire qui révèle son plus sombre secret.

Un secret qu’elle croyait être la seule à connaître. Une intrigue qui repose sur une question cruciale pour le spectateur : doit-on croire ce que l’on voit tel qu’on nous le décrit ? Adaptée du roman Révélée de Renée Knight (éditions Fleuve noir), pensée comme un long film en plusieurs chapitres, Disclaimer est d’une beauté époustouflante. On ne peut qu’être d’accord avec Alfonso Cuarón qui en parle comme d’un film en sept chapitres, et non comme d’une série (sans renier le format sériel). Derrière cette maestria visuelle, Emmanuel Lubezki, le directeur de la photographie attitré du réalisateur (Les fils de l’homme, Gravity…) aussi à l’œuvre sur The Tree of Life de Terrence Malick, est aux commandes avec Bruno Delbonnel (Amélie Poulain, Inside Llewyn Davis).

Montée en puissance

De Londres à l’Italie pour les scènes de flashbacks, Lubezki et Delbonnel jouent avec la lumière comme personne, tout en sublimant la mise en scène où s’entremêlent toutes les émotions du récit. L’immensité du deuil (Kevin Kline et Lesley Manville sont bouleversants), la puissance de la charge érotique, la beauté froide d’une demeure cossue ou encore le charme désuet de vieux objets, souvenirs inestimables du passé (non sans rappeler Amélie Poulain).

Mais cette histoire mystérieuse prend volontairement son temps pour révéler peu à peu sa complexité, et amorcer une montée en puissance aux chapitres III et IV, où le drame cède lentement sa place au thriller. Nous avons vu les quatre premiers épisodes déjà disponibles de la série. Un conseil : tenez-vous à l’écart des spoilers si vous voulez garder le suspense jusqu’au bout.

En ligne sur AppleTV+ depuis le 11 octobre dernier, à raison d’un épisode par semaine à partir du 25 octobre (2x2 épisodes ont déjà été mis en ligne), Disclaimer est une pépite de plus dans l’offre déjà exceptionnelle de la plateforme. La diffusion de l’épisode final (la série en compte sept) est prévue le 15 novembre prochain, après quoi il sera possible de visionner tous les épisodes d’une traite, pour les plus impatients.

Joanna Wallace


Aucun commentaire: