mardi 8 octobre 2024

Le Robot sauvage : la splendeur de Sanders sonne

Le Robot sauvage CINEBLOGYWOOD

Instant classic. L'expression, souvent galvaudée, est parfaitement adaptée pour décrire Le Robot sauvage (The Wild Robot), qui sort ce mercredi sur nos écrans. Chris Sanders signe l'un des plus beaux films produits par DreamWorks Animation et même l'un des plus beaux films d'animation de ces dernières années.


Coscénariste de quelques oeuvres phares des studios Disney (La Belle et la bête, Aladdin, Le Roi Lion), Sanders est également le coréalisateur avec Dean DeBlois de Dragons (How to train your Dragon, 2010), qui était déjà une sacrée réussite. C'est dire à quel point, après un passage mitigé au cinéma en prises de vues réelles, enfin avec un chien CGI (L'Appel de la forêt, 2020), le réalisateur revient à l'animation avec une oeuvre splendide qui touche en plein coeur.

C'est l'histoire d'un robot tombé du ciel qui se retrouve au beau milieu d'une nature sauvage. Roz, c'est l'abréviation de son nom, a été conçue pour servir. Pas évident quand les seuls êtres vivants aux alentours sont des loutres, des biches ou des castors. Après un début de cohabitation compliqué, Roz parvient à se faire comprendre des habitants de la forêt, notamment d'un renard forcément filou. Surtout, la merveille de technologie parvient enfin à mener à bien sa mission... auprès d'un caneton. 

Lupita, Pedro & co

Je vous ai mis un petit extrait ci-dessus : il résume bien l'esprit du film mais n'allez pas voir la bande-annonce pour en voir le moins possible. Foncez dans un cinéma et laissez le grand écran vous happer et vous emporter dans une odyssée tendre et poétique, qui fait la part belle à l'humour, sans négliger de trépidantes séquences d'action. Perso, j'ai vu le film en VOST et Lupita Nyong'o parvient à nous émouvoir grâce aux délicates intonations qu'elle insuffle à une voix forcément neutre - machine oblige. Pedro Pascal a plus de marge de manoeuvre : il transmet à Fink le renard une palette d'émotions qu'il fait éclater ou qu'il exprime mezzo voce avec beaucoup de sensibilité. Kit Connor interprète avec justesse les tourments d'un jeune canard tandis que Catherine O'Hara est très drôle en mère opossum dépassée par sa portée. Mark Hamill, Bill Nighy, Ving Rhames complètent ce beau casting vocal.

Ô sauvage

Qu'ils soient en métal, poils ou plumes, les personnages sont immédiatement attachants. A leur apparence très détaillée et à la précision de leurs mouvements, Sanders associe un décor impressionniste, aux formes presque floues et aux couleurs vives. Forêt d'arbres immenses, prairies couvertes de fleurs, reliefs escarpés dans lesquels le réalisateur vient y produire des jeux de lumière, des reflets ou des effets de brume pour en accentuer la profondeur. Ce monde sauvage vit et vibre sous nos yeux. Chaque plan est un émerveillement. Pour autant, la mise en scène est tout sauf contemplative : la caméra virtuelle de Sanders bouge, vacille, virevolte, accompagnée par le beau score de Kris Bowers.

La beauté renversante du Robot sauvage nous sonne. Pendant une heure quarante, on est dépaysé et emporté par une belle histoire. Du grand cinéma comme on aime.

Anderton


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