vendredi 31 octobre 2025

Daniel Warren Johnson : monstres, metal et merveilles

Daniel Warren Johnson Murder Falcon The Moon is following us comics BD CINEBLOGYWOOD

Daniel Warren Johnson est à l'honneur au rayon Bande dessinée des librairies françaises. Urban Comics publie The Moon is following us, qu'il a cosigné avec Riley Rossmo, tandis que Delcourt a sorti Murder Falcon. Deux comics furieusement rythmés et follement inventifs.


Dans The Moon is following us, DWJ et Rossmo nous plongent au coeur d'un univers de fantasy où un couple accompagné d'un crapaud borgne et fumeur de cigare part à l'assaut d'un château habité par une entité malfaisante. L'épouse et son mari veulent y délivrer leur fille. Réalité alternative. Dans la vraie vie, leur petite Penny est plongée dans un sommeil profond. Pour l'en sortir, Sam et Duncan rejoignent un monde onirique, celui créée par leur enfant. Ses jouets y prennent vie, ses terreurs aussi.

Le duo d'artistes fait preuve d'une belle inventivité, aussi bien scénaristique que graphique. On suit la quête désespérée des parents dans une dimension étrange et peuplée de créatures qui le sont tout autant. Sam la maman se transforme en amazone impitoyable et sexy tandis que Duncan peine à suivre le rythme, rongé par un traumatisme qui ne va pas tarder à jaillir. Les auteurs se partagent la mise en page : à Daniel, les séquences dans la réalité ; à Riley, celles dans le territoire des rêves. Pas de rupture de ton, leurs dessins se complètent parfaitement. Les batailles épiques n'empêchent pas l'émotion de poindre (découvrez les premières planches).

Idem dans Murder Falcon. Cette fois-ci seul au pinceau, Daniel Warren Johnson pose un concept WTF : un guitariste de metal transmet par ses riffs de la force à un musclé affublé d'une tête de faucon qui débarque d'un autre monde pour empêcher une invasion de monstres sur Terre ! Je vous avais prévenus. Totalement déjanté. On se demande comment l'auteur va parvenir à développer son idée déglingo au-delà de quelques pages et surtout, comment il arrivera à se renouveler après deux premiers combats guitarheroic. Et bien, mission accomplie !

Non seulement DWJ enchaîne les scènes de combats spectaculaires, qui s'étalent parfois sur une double page ou bousculent les cases dans un torrent de mouvements accompagnés d'onomatopées éclatantes, mais il raconte aussi une histoire plus intime d'un héros qui doit vivre avec une saloperie de maladie. On découvre peu à peu son histoire, à l'occasion de scènes poignantes. Et il plonge avec furie dans l'univers du heavy metal dont il enrichit la mythologie. Qu'on aime ou pas ce genre musical, on est emporté par le flot de "shred" et de riffs que dégage cet album (découvrez les premières planches)

Comment ne pas aimer Daniel Warren Johnson ? Son dessin souple et vif met en images des histoires aussi trépidantes qu'émouvantes, qui sont autant d'hommages à la pop culture des années 1980. Hell yeah !

Anderton


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