jeudi 16 juillet 2015

Kingsman : l'espion que j'aimais

 
En DVD et Blu-ray : Il en est peut-être encore parmi vous qui n'ont pas vu Kingsman Services Secrets au cinéma. Voici donc quatre bonnes raisons de se précipiter sur l'édition Blu-ray.


1) Un hommage impertinent aux films d'espionnage
Le scénariste de comics Mark Millar et le réalisateur Matthew Vaughn ont eu envie de faire revivre les films d'espionnage des années 60-70, qui mêlaient allègrement action et humour avec un regard décalé. On pense évidemment aux premiers James Bond mais aussi à des films comme Notre Homme Flint. Comme pour Kick-Ass, l'association Millar-Vaughn a abouti à la production simultanée d'une BD et d'un film. Ce dernier n'est pas un pastiche moqueur mais un hommage sincère : les codes du genre sont passés en revue (les gadgets, la classe, le vilain...) et parfois remoulinés, voire dynamités. Vaughn est un anar qui prend son pied à faire tomber l'establishment de son piédestal. La revanche du peuple ! 
 
2) Une violence jouissive
Dans les James Bond périodes Sean Connery et Roger Moore, les morts sont parfois violentes. Mais elles sont filmées avec beaucoup de recul et 007 balance toujours une réplique marrante pour ne pas plomber l'ambiance. Dans Kingsman, la violence est crue : un type se fait couper en deux de la tête aux pieds, des têtes explosent, des dents volent... et Matthew Vaughn ne cache rien, au contraire ! Cela en devient drôle ou jubilatoire, comme lors de cette hallucinante (à tous points de vue) scène de folie collective dans une église conservatrice américaine. Le déchaînement de violence submerge le spectateur mais la mise en scène est tellement inventive, tellement rythmée, tellement rock'n'roll qu'on en est emballé. Certes, la fusillade de Charleston, intervenue après la sortie du film, résonne étrangement pendant ce killporn mais la séquence conserve toute sa force. Quatre minutes transgressives d'anthologie.
 
3) Un casting sur mesure 
Dans le rôle de l'espion so British, Colin Firth est impérial. Son élégance et sa classe en imposent - on s'y attendait et on n'est pas déçu. La surprise vient de sa capacité à jouer les scènes d'action, avec flegme... ou sauvagerie. Face à lui, Samuel L. Jackson interprète un vilain tout en décontraction mais jamais unidimensionnel. Et son zozotement est tout sauf gratuit. Du grand art. Michael Caine, Mark Strong et Mark Hamill complètent le casting et ils délivrent, les bougres ! Taron Egerton aurait pu se faire étouffer par autant de talents confirmés mais le débutant assure, dans le rôle de la jeune recrue. Il apporte fraîcheur et insolence avant de gagner en présence physique au fur et à mesure que le film avance. Dans son rôle de tueuse, Sofia Boutella bouffe l'écran, au point qu'on aurait envie de voir un spin-off consacrée à ce personnage tranchant.
 
4) Des bonus édifiants
L'édition Blu-ray, que sort la Fox, regorge de bonus, dont un making of très complet en plusieurs parties dans lequel toutes les étapes de la prod sont décortiquées par Vaughn, Millar et les acteurs. C'est un bonheur d'entendre Caine évoquer son accent cockney ou Vaughn révéler qu'il s'est fait violence pour s'interdire toute question sur Star Wars à Mark Hamill.
 
Anderton
 
 

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