mercredi 22 juillet 2015

The Voices : l'horreur acidulée selon Marjane Satrapi


En DVD et Blu-ray : La vie d'un psychopathe n'est pas toujours rose. Et pourtant, il suffit à Jerry de ne pas prendre ses médicaments pour vivre un rêve éveillé. C'est le postulat de départ de The Voices, qui sort en vidéo. Un film étonnant, détonnant, dérangeant !

Au fin fond de l'Amérique, Jerry vit une petite vie tranquille, entre l'usine où il travaille et son appartement au-dessus d'un bowling abandonné. L'homme est plutôt solitaire. Ses seuls compagnons sont Monsieur Moustache le chat et Bosco le chien. Il leur raconte ses journées... et ils lui répondent. Si le chien est un brave toutou, le minou est plutôt pervers. Normal, quoi. Mais cela se complique quand Jerry tombe amoureux de Fiona de la Compta.

Dans la toile de Marjane

D'un pitch qui aurait pu être archi-rebattu (l'assassin qui entend des voix), Michael R. Perry, qui a bossé sur les séries Millennium, Law & Order ou The River, signe un scénario inventif qui enchaîne moments de pure comédie et séquences d'horreur absolue, avec une pincée de comédie musicale en prime. C'est très frais... et très sombre. Un sujet parfait pour Marjane Satrapi, qui s'en donne à coeur joie. Avec la complicité du directeur photo Maxime Alexandre (Haute Tension, le remake de La Colline a des yeux...), la réalisatrice soigne la composition de chaque plan pour créer un univers étrange, tantôt inquiétant, tantôt coloré. Elle nous fait écarquiller les yeux et tirer des sourires pour mieux nous faire déglutir quelques minutes plus tard. The Voices n'a rien à envier eux meilleures comédies horrifiques de Tim Burton. Et quel final !

Joli jeu de têtes

Dans le rôle de Jerry, Ryan Reynolds nous scotche. Il incarne un psychopathe qu'on ne peut qu'aimer malgré toutes les horreurs qu'il commet. Et il en commet ! Reynolds n'est jamais neuneu lorsqu'il surjoue le gentil : il est juste juste - et juste, ce n'est pas son prénom. Grande performance ! D'autant qu'il fait également les voix du chat et du chien (entre autres). A ses côtés, Gemma Arterton ne dégage pas forcément sa sensualité habituelle mais elle est quand même bien bonne. Y compris dans son jeu (de tête). Anna Kendrick est au diapason : elle interprète une adorable naïve qui va bientôt déchanter, ce qui rend son calvaire encore plus insupportable. La psy de Jerry qui n'a rien vu venir est interprétée par Jacki Weaver, qui incarnait déjà un personnage à l'Ouest dans Magic in the Moonlight. Sa voix et son physique m'évoquent invariablement Glynis Johns, l'adorable partenaire de Danny Kaye dans Le Bouffon du roi (The Court Jester, 1955), mais c'est une autre histoire.

Edité par FranceTV Distribution, le blu-ray est notamment enrichi d'entretiens avec Satrapi, Perry et le trio d'acteurs. On comprend que tout ce petit monde a adoré travailler sur ce film hors-normes. Et nous, on a adoré le regarder !

Anderton


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