mardi 13 novembre 2018

Le cinéma selon Michel Hazanavicius

A voir : Canal+ consacre ce mardi une soirée au père de La Classe américaine. Non, il n'y aura pas de diffusion de flims sur le cyclimse mais la chaîne cryptée proposera à ses abonnés de découvrir Le Redoutable à 21h05, puis à 22h50 un doc inédit : Cinéma... par Michel Hazanavicius. On vous en dit un peu plus.



Dans ce film, le réalisateur d'OSS 117 évoque sa conception du 7e art et ses méthodes de travail mais il va également en débattre avec des potes et des idoles, et non des moindres : Alain Chabat, Eric Judor, Eric Toledano et Olivier Nakache à Paris ; Francis Veber, Judd Apatow et Mel Brooks à Los Angeles. Evidemment, ces rencontres nous réservent des moments très éclairants, et souvent drôles. Concours de citations avec Veber, échanges de vannes avec Judor, complicité canapé avec Chabat... Au-delà des blagues, chacun partage ses doutes avec beaucoup de sincérité, Apatow allant même jusqu'à déclarer dans un grand sourire : "Je n'ai plus d'idées, je suis perdu". La dépression chez un comique, c'est quand même plus léger que chez un tragédien.

Vivisection et pédophilie

C'est que c'est dur de faire marrer. C'est même "hyper noble", assure Hazanavicius. Et comprendre la mécanique du rire, ce n'est pas simple. "Les gags, c'est comme une grenouille, poursuit-il. Tu peux toujours ouvrir et regarder à l'intérieur pour voir comment ça marche mais une fois que tu as fait ça, c'est mort." Mais il n'est pas uniquement question de vivisection dans ce doc, on y parle aussi de l'empathie de Louie C.K. pour les pédophiles.

Le doc est rythmé par plusieurs chapitres thématiques sur toute les étapes de la production d'un film. Il y a bien sûr le scénario, "la béquille du cinéaste", dixit Francis Veber. "Tout ce qui chie à l'écriture, ça chie au tournage, ça chie au montage", etc, lâche Chabat. "Post it ?", lui demande Hazanavicius. "Non, pas post it", répond le réalisateur de Didier. Puis vient le tournage. "Les plans larges servent mieux la comédie", affirme Hazanavicius, avec sérieux. "Et qu'est-ce que j'en ai à foutre ?, lui rétorque Judor. Ça ferme bien ta gueule, ça !" Et les compères d'éclater de rire, et nous avec eux. Le travail avec les acteurs est aussi passé en revue, puis celui au montage (Apatow explique toujours travailler sur deux montages : un "propre" et une version "Frankenstein" avec tout ce qui ne passerait pas au final cut), jusqu'à la sortie et l'accueil en salle. Avec son lot de joies et de déconvenues. 

Brimborions à gogo

Michel Hazanavicius profite de son passage à Hollywood pour nous faire visiter un immense hangar où sont rangés les accessoires des films, notamment ceux de The Artist. Son amour des objets se retrouve dans son bureau, où nous fait pénétrer Bérénice Bejo. C'est une caverne d'Ali Baba, constellée d'affiches de films, emplie de gadgets et brimborions divers. Mais le bordel n'est qu'apparent : tout semble parfaitement à sa place, bien rangé et disposé avec goût. La comédienne en profite pour sortir des cahiers de croquis, des scénars, qu'elle feuillette en revenant sur les tournages communs avec son époux.

Stéphane Bergouhnioux et Jean-Marie Nizan ont soigné la réalisation de leur documentaire (voir la bande-annonce), qui est rythmé et coloré. Au volant de sa décapotable sous les palmiers californiens ou assis dans un café parisien, Michel Hazanavicius est un guide intelligent et espiègle qui nous révèle quelques ressorts de la comédie. Sa passion est communicative. Rendez-vous ce soir sur Canal+ !

crédit photo : © BEALL PRODUCTIONS

Anderton

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