En Blu-ray et DVD : Sorti au cinéma en 1994, Blown Away semblait promis à faire exploser le box-office. Mais le film de Stephen Hopkins a fait long feu, malgré un beau casting (Jeff Bridges, Tommy Lee Jones, Forest Whitaker) et des effets pyrotechniques spectaculaires. L'Atelier d'images ressort ce blockbuster contrarié en vidéo. L'occasion de rallumer la mèche.
Jimmy Dove opère à l'unité de déminage de la police de Boston. C'en est même l'un des tout meilleurs éléments, même si chacune de ses interventions lui rappelle un douloureux passé. Pour l'amour de Kate, il accepte de raccrocher et de devenir simple instructeur. Mais une série d'attentats frappe la ville, l'unité de déminage est visée. A l'origine de ces attaques, un ancien terroriste irlandais. Jimmy reprend du service.
Le studio MGM et Jeff Bridges comptaient beaucoup sur le succès du film. Le premier pour se refaire une santé financière, le second pour percer dans le film d'action. Mais le public n'a pas suivi. Dans un excellent entretien proposé en bonus, le journaliste Philippe Guedj explique parfaitement pourquoi le projet dynamite s'est transformé en pétard mouillé. Outre quelques points faibles, il a notamment souffert de la comparaison avec Speed, sorti la même année et avec lequel il partage bien des points communs.
Mais à l'instar du critique ciné, je trouve que cet échec est injuste. Blown away conserve beaucoup d'attraits près de 30 ans après sa sortie. J'en signalerai au moins quatre :
1) Une mise en scène enlevée
Stephen Hopkins peut être considéré comme un honnête réalisateur de films d'action, ayant alterné le bon (Predator 2, la série 24 Heures) et le raté (Suspicion, le remake de Garde à vue). Reste que le bonhomme a le sens du mouvement et du rythme. Dans Blown away, il met en scène de belles idées et des plans marquants dans le plus pur esprit du blockbuster. Hopkins sait mettre en valeur l'aspect spectaculaire de certaines séquences, tout en restant toujours lisible. Et au-delà de l'action, le cinéaste sait jouer avec nos nerfs, notamment lors d'une séquence où il nous fait craindre le pire, transformant chaque objet au sein d'un foyer en potentiel détonateur.
2) Un casting explosif
Comme à son habitude, Jeff Bridges donne à son personnage un supplément d'âme qui nous le rend immédiatement attachant. Il est à fond et les émotions qu'il exprime sonnent toujours juste. Face à lui, Tommy Lee Jones incarne le bad boy avec une pointe de cabotinage mais sans tomber dans l'outrance. Forest Whitaker hérite du rôle du jeune tigre aux dents longues : son comportement aurait pu susciter l'antipathie mais là encore, le comédien a cette capacité, en une expression, de tomber le masque et devenir touchant. On retrouve également au casting Lloyd Bridges, le père de Jeff qui nous a notamment fait marrer dans Y a-t-il un pilote dans l'avion ? Les quelques scènes entre le père et le fils prennent ainsi une tournure particulièrement émouvante. Le film réserve d'ailleurs de belles interactions entre les personnages, qui ne disparaissent pas dans le souffle des explosions. A ce titre, les rapports entre Jimmy et Kate (interprétée par Suzy Amis) contribuent à donner de la contenance au film. Enfin, notons la présence au générique de Cuba Gooding Jr qui, le temps de deux plans, bouffe l'écran. Au point qu'on ne comprend pas qu'on ne le revoie pas plus tard.
3) Un festival pyrotechnique
Des explosions, il y en a plusieurs dans le film. Non seulement elles sont spectaculaires, mais elles sont amenées par un procédé inventif, tout droit sorti de l'esprit malade du terroriste incarné par Tommy Lee Jones. Grâce à des gros plans saisissants, on assiste au complexe mécanisme qui conduit au déluge de feu. Avec, en pic, ce qui est considéré comme la plus grosse explosion jamais produite pour un film. A inscrire au Guiness des records, ce film dans lequel les personnages éclusent des records de Guiness.
4) Un score mémorable
Alan Silvestri signe un score magnifique, typique des blockbusters des 90's qu'il accompagne d'envolées déchirantes. Le film est également ponctué de chansons de U2 de la grande époque et qui s'insèrent bien dans ce film qui, j'ai omis de le préciser, nous plonge au sein de la forte communauté irlandaise de Boston et du conflit qui déchirait alors l'Irlande du Nord.
Ne boudez pas votre plaisir. Redonnez sa chance à Blown away.
Anderton
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