En DVD et Blu-ray : La déforestation de l'Amazonie n'est pas condamnée à être abordée au cinéma à travers le documentaire ou le drame social. La preuve avec Ardor, présenté au Festival de Cannes en 2014 et que Bac Films sort en vidéo. La catastrophe écologique sert de toile de fond à une sorte de western tropical aussi violent qu'hypnotique. Avec Gael Garcia Bernal dans le rôle principal.
Une petite ferme, dans la forêt tropicale, suscite des convoitises. Un trio menaçant vient obliger le propriétaire à céder son terrain, avant de l'abattre et de kidnapper sa fille... sous les yeux de Kaï, un homme mutique sorti de nulle part. Lequel décide de délivrer la captive. S'ensuit une traque sans pitié au cœur de la jungle.
Etouffoir
D'emblée, le réalisateur argentin Pablo Fendrik nous cueille par des images de toute beauté. Une beauté vénéneuse. Images glacées d'un milieu hostile, dense, étouffant, où rode le jaguar et sévit une forme de cancer : l'homme. Sa folie, c'est de penser pouvoir dominer la nature. Mais comment vaincre ce labyrinthe de troncs et de feuilles ? Le cinéaste impose un rythme lent, hypnotique, pour montrer à quel point le temps semble figé dans cet enfer vert. Or, la langueur du récit est parfois monotone, interrompue ici et là par des explosions de violence très graphique.
Dans le rôle de l'énigmatique Kaï, Gael Garcia Bernal peine à donner corps à son personnage. Trop silencieux, trop lisse. Pas assez humain, quoi. D'une manière générale, Ardor souffre d'un manque d'émotions que son ambition esthétique ne parvient pas à combler. Un western un peu terne dont on attend qu'il s'emballe : il a l'acteur et la mise en scène pour. Mais non, le film est étouffé par sa propre atmosphère. La forêt a gagné. Fondu au vert.
Anderton
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire