En DVD et Blu-ray : Avant une rétrospective Jean-Paul Rappeneau à la Cinémathèque française (du 24 octobre au 3 novembre), un magnifique coffret nous permet de redécouvrir six des huit films du cinéaste dans des versions restaurées.
A part ses deux dernières oeuvres - Bon voyage (2003) et Belles familles (2015) -, tous les longs-métrages de Rappeneau sont réunis dans ce coffret Pathé disponible exclusivement à la Fnac. Et quels longs-métrages ! Jugez-en : La Vie de château (1966), Les Mariés de l'an II (1971), Le Sauvage (1975), Tout feu tout flamme (1982), Cyrano de Bergerac (1990) et Le Hussard sur le toit (1995). Des grands films dans lesquels le cinéaste fait montre de son savoir-faire pour mettre en scène des séquences d'action aussi bien que des moments plus intimistes. Sa caméra épouse le mouvement, rend lisibles les courses et les affrontements (physiques ou verbaux) ; elle se pose pour nous donner le temps d'apprécier la majesté d'un lieu. Elle saisit également les émotions sur les visages. Et on se rend alors compte à quel point Rappeneau sait tirer le meilleur de ses comédiens. Trois films du coffret sont également à la vente à l'unité.
Tout feu tout flamme (1982)
Dans un appartement parisien, vivent quatre femmes : une grand-mère et ses trois petites-filles, dont l'aînée Pauline, polytechnicienne, tient ce gynécée en ordre. C'est alors que débarque Victor, le papa disparu depuis plusieurs années. Après avoir fait des mauvaises affaires aux Bahamas et au Canada, il revient s'installer à Paris. Enjôleur, manipulateur, il embobine sa mère et ses filles. Sauf Pauline, qui pressent la catastrophe.
Dans cette comédie pétillante, l'association Isabelle Adjani-Yves Montand fait merveille. A l'intensité de la première répond la verve du second. Il en fait même un peu trop, regrette Rappeneau dans un bonus. Je le trouve un peu sévère car ces "montaneries" collent bien au personnage. L'air de rien (comme d'hab), Alain Souchon livre une prestation à la fois sobre et très juste. Pinkas Braun est hypnotisant dans le rôle de l'inquiétant Monsieur Nash tandis qu'on prend plaisir à voir Jean-Luc Bideau et Jean Rougerie. Hubert Saint-Macary fait quelques apparitions. Lauren Hutton est également au générique. C'est Michel Berger qui signe la musique, avec un joli thème central, et d'autres morceaux un peu plus datés.
Cyrano de Bergerac (1990)
Après un colossal travail d'adaptation, avec Jean-Claude Carrière, Jean-Paul Rappeneau se lance dans un tournage épique, en Hongrie et en France. Entouré de ses fidèles collaborateurs (le directeur de la photo Pierre Lhomme, l'assistant réalisateur Thierry Chabert), il parvient à imposer sa vision au milieu du chaos et face à Gérard Depardieu. L'angoisse assaille le cinéaste face à la tâche et aux responsabilités qui pèsent sur ses épaules. Mais ses choix s'avèrent payants. Seul Jean-Paul Rappeneau (et peut-être Philippe de Broca) pouvait réaliser un tel film, virevoltant, poétique, émouvant. Voilà un chef-d'oeuvre qui sera un grand succès populaire et critique, cumulant les récompenses, du Festival de Cannes aux Césars, en passant par les Golden Globes, les Oscars et les Baftas. La restauration pour cette édition vidéo lui redonne toute sa splendeur.
Le Hussard sur le toit (1995)
Après Rostand, Giono. Rappeneau, qui avait écrit jusqu'à présent des scénarios originaux, s'attaque à nouveau à une adaptation. Celle d'un de ses livres de chevet. L'histoire d'un patriote italien refugié en Provence qui croise la route d'une noble locale alors que la région est en proie à une terrible épidémie de choléra. Encore un projet monumental ! La fraîcheur d'Olivier Martinez se marie parfaitement au jeu plus élaboré de Juliette Binoche. Les seconds rôles sont tout aussi marquants : François Cluzet, Isabelle Carré, Pierre Arditi, Jean Yanne, Gérard Depardieu. A noter les apparitions fugaces et muettes de Paul Freeman, le docteur Belloq dans Les Aventuriers de l'arche perdue !
Le Hussard est un grand film romanesque, au rythme enlevé mais à l'atmosphère sombre (les multiples scènes d'épidémie sont glaçantes). Sa facture classique, assumée, donne lieu à des plans de toute beauté.
Un souvenir...Yves Montand tournait sa dernière scène ( invitation de la délégation chinoise) au musée Jacquemart-André....à la fin de la journée, il nous a proposé 30 mns de son prochain spectacle (Olympia?) dans la cour du musée, devant toute l'équipe! Extraordinaire.— hubert saint macary (@MacarySaint) 3 octobre 2018
Cyrano de Bergerac (1990)
Après un colossal travail d'adaptation, avec Jean-Claude Carrière, Jean-Paul Rappeneau se lance dans un tournage épique, en Hongrie et en France. Entouré de ses fidèles collaborateurs (le directeur de la photo Pierre Lhomme, l'assistant réalisateur Thierry Chabert), il parvient à imposer sa vision au milieu du chaos et face à Gérard Depardieu. L'angoisse assaille le cinéaste face à la tâche et aux responsabilités qui pèsent sur ses épaules. Mais ses choix s'avèrent payants. Seul Jean-Paul Rappeneau (et peut-être Philippe de Broca) pouvait réaliser un tel film, virevoltant, poétique, émouvant. Voilà un chef-d'oeuvre qui sera un grand succès populaire et critique, cumulant les récompenses, du Festival de Cannes aux Césars, en passant par les Golden Globes, les Oscars et les Baftas. La restauration pour cette édition vidéo lui redonne toute sa splendeur.
Le Hussard sur le toit (1995)
Après Rostand, Giono. Rappeneau, qui avait écrit jusqu'à présent des scénarios originaux, s'attaque à nouveau à une adaptation. Celle d'un de ses livres de chevet. L'histoire d'un patriote italien refugié en Provence qui croise la route d'une noble locale alors que la région est en proie à une terrible épidémie de choléra. Encore un projet monumental ! La fraîcheur d'Olivier Martinez se marie parfaitement au jeu plus élaboré de Juliette Binoche. Les seconds rôles sont tout aussi marquants : François Cluzet, Isabelle Carré, Pierre Arditi, Jean Yanne, Gérard Depardieu. A noter les apparitions fugaces et muettes de Paul Freeman, le docteur Belloq dans Les Aventuriers de l'arche perdue !
Le Hussard est un grand film romanesque, au rythme enlevé mais à l'atmosphère sombre (les multiples scènes d'épidémie sont glaçantes). Sa facture classique, assumée, donne lieu à des plans de toute beauté.
Chaque film est accompagné de multiples bonus et entretiens, certains réalisés par Jérôme Wybon. Lequel signe en plus pour ce coffret un film inédit de 70 minutes consacré au cinéaste. De cette masse de suppléments, passionnants, qui justifient pleinement l'intérêt du support physique, en ressort le portrait d'un cinéaste exigeant qui n'a réalisé "que" huit longs-métrages mais qui les a longuement pensés puis écrits et enfin, préparés. Pour autant, ce travail rigoureux, cette vision précise n'ont jamais empêché le dialogue avec ses collaborateurs (directeurs de la photo, assistants réalisateurs, storyboarders...) ni avec ses comédiens. Surtout, si Rappeneau sait ce qu'il veut, il n'en est pas moins pris parfois de doutes. Un grand inquiet en même temps qu'un homme sensible, capable de pleurer pendant le tournage d'une scène émouvante. Et quel formidable conteur ! Les nombreux entretiens bonus nous le montrent enjoué, cherchant ses mots (on sent que ça cogite dans sa tête) mais volubile, imitant parfois les artistes qu'il évoque, rejouant les rencontres et les situations vécues. Les anecdotes fusent pour notre plus grand plaisir. Quelle précision, quel regard, quelle élégance. Quel panache !
Anderton
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