En salles : Les Allemands n’en finissent pas de se pencher sur leur passé le plus sombre. Avec humour ou gravité, selon les films. La Chute (Oliver Hirschbiegel, 2005) racontait les derniers jours d’un Hitler dément tandis que Mein Fürher (Dani Levy, 2006) s'attache à tourner en dérision le dictateur : on le voit jouer dans son bain ou se faire pisser dessus par son berger allemand.
Autre époque sur laquelle se penchent les réalisateurs d’Outre-Rhin : les années du rideau de fer, quand l’Allemagne était divisée en une République fédérale (RFA) et une République démocratique (RDA). Dans Good Bye Lenin ! (Wolfgang Becker, 2003), le mode de vie est-allemand était abordé par le biais d’une comédie douce-amère, un brin nostalgique. Comme par un mouvement de balancier, La Vie des autres (Florian Henckel von Donnersmarck), qui sort en salles ce mercredi, revisite le Berlin-Est des années 80 avec gravité.
Oppression
L’histoire : un couple d’artistes est mis sur écoute par la Stasi, la police politique. En charge de la surveillance : le capitaine Gerd Wiesler, formidablement interprété par Ulrich Mühe, qui ressemble à Kevin Spacey avec quelques années en plus et beaucoup de cheveux en moins. Wiesler est un fonctionnaire qui fait son boulot sans se poser de questions.
L’histoire : un couple d’artistes est mis sur écoute par la Stasi, la police politique. En charge de la surveillance : le capitaine Gerd Wiesler, formidablement interprété par Ulrich Mühe, qui ressemble à Kevin Spacey avec quelques années en plus et beaucoup de cheveux en moins. Wiesler est un fonctionnaire qui fait son boulot sans se poser de questions.
Lorsqu’il s’installe dans le grenier au-dessus de l’appartement des "suspects", entouré de machines dans cette grande pièce vide, un casque sur la tête, on ne peut s’empêcher de penser à Gene Hackman dans Conversation secrète (Francis Ford Coppola), Palme d’Or à Cannes en 1974. Dans les deux films, la vie des "espions" bascule à la suite de leurs écoutes : Harry Caul, le spécialiste de la filature joué par Hackman, sombre dans la paranoïa tandis que Wiesler, homme froid et consciencieux, s’ouvre aux sentiments, à l’art, à la vie en pénétrant dans l’intimité de ces artistes victimes du système communiste.
Emotion
Plans fixes, rythme lent rendent compte de l’ambiance glauque, étouffante, oppressive de la RDA. L’appartement des artistes est un îlot de chaleur, menacé et menaçant pour le pouvoir, dans un environnement de rues vides et d’immeubles tristes aux murs gris et aux lumières blafardes. Raconté comme ça, ça ne donne pas envie mais le film est tout sauf ennuyeux : l’histoire est prenante et l’on s’attache aux personnages, dont les destins brisés suscitent l'émotion.
La Vie des autres a déjà fait le plein de récompenses aux European Film awards et dans divers festivals. Sa nomination aux Oscars est amplement méritée. Coincé entre Blood Diamond, A la poursuite du bonheur, Molière et L’Ile aux trésor, ce beau film allemand mérite toute l’attention des cinéphiles.
3 commentaires:
Je n'ai regardé que la dimension humaine de "good bye lenin!" mes connaissances historiques ne sont pas assez bonnes pour avoir une opinon sur le reste (je n'y était pas). je regarderai avec attention ce film paralant d'Hitler (je ne crois pas que ce doit etre tabou de montrer un dictateur sous forme comique su moment que l'on ne minimise pas ses actes)
Trop pas d'accord.
Ou comment à force de parler des années du nazisme & du rideau de fer on en arrive à ne plus respecter l'histoire par overdose.
Comme je l'ai dit sur d'autres blog et sur le mien, c'est un très bon film avec des acteurs dignes d'éloges et l'atmosphère oppressante est bien rendue avec le travail sur la couleur (orange) et pas le rouge. A voir et à revoir
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