En salles : Bon, allez, bougez-vous un peu ! A côté des mastodontes US qui envahissent nos écrans plus ou moins justement – loin de moi l’idée de mettre dans le même sac Twilight et Inception, quand même ! – il y a des films français – oui, Madame, français ! – que devraient nous envier bien des producteurs américains. Après la totale réussite totalement inattendue dans son genre que constitue le Carlos d’Assayas, voici Tournée, qui vient arpenter une autre contrée made in US, celle du cinéma indé.
Sa grande force : américaniser la France. Non en se servant de décors qui évoqueraient les Etats-Unis, mais en filmant la France comme une contrée immense, inachevée, au bord du Grand nulle part. Stations-services, motels, périphéries des grandes villes, cabines téléphoniques, autoroutes, halls de gares, hôtels désaffectés, ponctuent ce road-movie côte Ouest (Le Havre-La Rochelle via Paris). C’est en privilégiant ces petits instants de vie et de temps morts que le film s’inscrit dans la lignée de ce bon vieux ciné US existentiel des années 70 (Five easy pieces, The king of Marvin Gardens, de Bob Rafelson ou La Dernière corvée d’Al Hashby) ou de Cassavetes, carrément.
Dans la lignée de Cassavetes
Et puis, il y a ces salles de spectacles, sortes de mini-cabaret, où se rejoue perpétuellement la même histoire, intense, chaleureuse, où les larmes succèdent aux joies. Littéralement habitées par cette troupe de strip-teaseuses américaines, un peu grasses, parfois vulgaires, bonnes vivantes, toujours en action, qui vivent dans un perpétuel présent, dans une sorte de course sans fin et sans sommeil, à la recherche du bonheur qui les fuit, d’un amour qu’elles espèrent voir rimer avec toujours. Et c’est toute la tendresse du regard que leur porte Amalric-le-cinéaste qui les rend aussi belles, touchantes, et vulnérables. Du grand art de la part d’un acteur-réalisateur qu’on imaginait volontiers plus cérébral que charnel.
Et quid de Mathieu Amalric, l’acteur ? Beatiful loser inspiré de Jean-Pierre Rassam et Humbert Balsan, deux producteurs fous de cinéma et de vie, fauchés par les vicissitudes du quotidien, il tente, malgré le manque de moyens, d’offrir à sa troupe le grand final qu’elles espèrent : une scène à Paris. Fiévreux, toujours une clope au bec, mal fagoté, il se démène tant qu’il peut entre ses strip-teaseuses, ses enfants, ses amis. Pour éprouver une immense solitude. Bref, une composition charismatique, qui rappelle plus d’une fois le Cassavetes de Love Streams, ou le Ben Gazzarra de Meurtre d’un bookmaker chinois.
Sa grande force : américaniser la France. Non en se servant de décors qui évoqueraient les Etats-Unis, mais en filmant la France comme une contrée immense, inachevée, au bord du Grand nulle part. Stations-services, motels, périphéries des grandes villes, cabines téléphoniques, autoroutes, halls de gares, hôtels désaffectés, ponctuent ce road-movie côte Ouest (Le Havre-La Rochelle via Paris). C’est en privilégiant ces petits instants de vie et de temps morts que le film s’inscrit dans la lignée de ce bon vieux ciné US existentiel des années 70 (Five easy pieces, The king of Marvin Gardens, de Bob Rafelson ou La Dernière corvée d’Al Hashby) ou de Cassavetes, carrément.
Dans la lignée de Cassavetes
Et puis, il y a ces salles de spectacles, sortes de mini-cabaret, où se rejoue perpétuellement la même histoire, intense, chaleureuse, où les larmes succèdent aux joies. Littéralement habitées par cette troupe de strip-teaseuses américaines, un peu grasses, parfois vulgaires, bonnes vivantes, toujours en action, qui vivent dans un perpétuel présent, dans une sorte de course sans fin et sans sommeil, à la recherche du bonheur qui les fuit, d’un amour qu’elles espèrent voir rimer avec toujours. Et c’est toute la tendresse du regard que leur porte Amalric-le-cinéaste qui les rend aussi belles, touchantes, et vulnérables. Du grand art de la part d’un acteur-réalisateur qu’on imaginait volontiers plus cérébral que charnel.
Et quid de Mathieu Amalric, l’acteur ? Beatiful loser inspiré de Jean-Pierre Rassam et Humbert Balsan, deux producteurs fous de cinéma et de vie, fauchés par les vicissitudes du quotidien, il tente, malgré le manque de moyens, d’offrir à sa troupe le grand final qu’elles espèrent : une scène à Paris. Fiévreux, toujours une clope au bec, mal fagoté, il se démène tant qu’il peut entre ses strip-teaseuses, ses enfants, ses amis. Pour éprouver une immense solitude. Bref, une composition charismatique, qui rappelle plus d’une fois le Cassavetes de Love Streams, ou le Ben Gazzarra de Meurtre d’un bookmaker chinois.
Travis Bickle
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