En salles : Avant de vous conter l'histoire de Thor, la dernière production Marvel, réalisée par Kenneth Branagh, voici une petite leçon de vocabulaire :
Thor = Dieu du tonnerre, fils d'Odin
Odin = Roi du royaume d'Asgard
Laufey = Roi du royaume de Jotunheim, ennemi juré d'Odin
Loki = Frère de Thor
Jane = Femme mortelle, vivant sur Terre
Midgard = La Terre
Bifrost = Pont arc-en-ciel qui permet de passer d'un royaume à un autre ou d'être propulsé sur Terre
Heimdall = Gardien du Bifrost
Mjolnir = marteau magique et emblème de Thor qui lui attribue une force surnaturelle
Vous avez tout assimilé ? Alors, commençons.
Quelque part dans le cosmos, nous sommes en temps de paix entre les deux royaumes d'Asgard et de Jotunheim. Thor, guerrier viking et fils du roi Odin, s'apprête à monter sur le trône. Ce Dieu du tonnerre, détient un Mjolnir qui lui confère tous ses pouvoirs. Alors que Thor s'apprête à savourer son heure de gloire, Asgard est attaqué par Laufay, le seigneur du royaume de Jotunheim. N'écoutant que son courage, Thor, aidé de son frère et de ses fidèles amis, va déclencher une guerre entre les deux royaumes et par là-même, la colère de son père. Le roi décide de bannir son fils et de l'expédier sur Midgard, tête la première via le Bifrost gardé par Heimdall. Ainsi, les deux pieds, bien sur Terre, il pourra y apprendre la sagesse et l'humilité. Une bataille shakespearienne
Comme Hamlet
Adapter une BD Marvel, cela faisait longtemps que Kenneth Branagh y pensait. Le maître moderne de la littérature shakespearienne, signe là un film pour lequel on ne l'attendait pas forcément. Mais c'est dès son plus jeune âge que Ken se prend de passion pour le héros à la cape rouge et au marteau magique (cf ses propos en conf de presse).
Kenneth Branagh, pour moi, c'est l'acteur qu'on cite entre Sir Laurence Olivier et Sir Derek Jacobi. Grand admirateur du deuxième, Ken vient d'interpréter le rôle du premier dans My week with Marylin. Finalement, il ne lui manque que le titre à lui aussi. Mais que fait donc la Reine ? J'ai toujours pensé que Branagh était plus «la tête» que «les muscles». Alors, où est la connexion entre ce barbare bodybuildé et le raffinement de la littérature anglaise jusqu'alors si bien mise en avant par Ken?
Car il faut l'admettre, Thor n'est pas vraiment un homme à phrases. Il agit plus vite qu'il ne pense. Ce garçon, gâté et ambitieux, rêve plus de batailles que d'expressions verbales. Et bien justement, le voilà le lien ! Le réalisateur a toujours apprécié les histoires épiques, les batailles sanglantes et les héros téméraires. Thor est aussi un drame de conflits familiaux comme dans Henri V ou Hamlet.
Quelques éclairs de génie quand même
L'univers cosmique recréé par Branagh est fascinant. Et j'ose le dire, absolument Marvellous ! Les décors ont d'ailleurs été conçus par des français. Cocorico ! Curieusement, le royaume d'Asgard et celui de Jotunheim ont été créés sur des plateaux en infographie et ils sont totalement réalistes. En revanche, pour représenter la Terre sur laquelle Thor va échouer, Branagh a choisi une petite ville du Nouveau Mexique. Au milieu de nulle part, plantée dans le désert, on croirait un décor de studio alors qu'elle existe bel et bien.
Toutes les séquences du film qui se passent dans le cosmos sont captivantes. Un univers entre le seigneur des anneaux et Star Wars. On est facilement fasciné par l'ambiance mythologique scandinave, la prestance du Roi, interprété par Anthony Hopkins, la jalousie et l'ambiguité du frère, magnifique Tom Hiddleston, la dignité et la douceur de la Reine (René Russo).
Le scénario s'installe, on prend le temps de découvrir cet univers et de se l'approprier. Lorsque Thor arrive sur Terre, on a l'impression que tout se passe en 24 H. A peine le temps de faire la connaissance de Jane...
La passion, que leur rencontre déclenche, est à peine réaliste. Personne ne semble surpris de l'apparition d'extra-terrestres sur Terre. Le summum du ridicule réside dans la bataille qui oppose le héros et son frère. Seuls les nostalgiques de la génération Goldorak apprécieront peut-être la scène.
Même Natalie Portman, ne semble pas vraiment elle-même. Ayant sans doute tout donné dans Black Swan, elle interprète une physicienne déjà « ailleurs ». Pour coller au personnage de Thor, Chris Hemsworth s'est entraîné pendant des mois afin de se sculpter un corps de guerrier. Résultat réussi. La scène, où le héros tombe à genoux, réalisant qu'il a perdu tous ses pouvoirs et qu'il est désormais égal à un simple mortel, reste à mes yeux une des plus émouvantes séquences.
Kenneth Branagh a modernisé la BD de Marvel, il a donné à son héros une dimension humaine. C'est une belle leçon d'humilité.
Et la suite ?
Les personnages de Marvel ont tous connu des succès au Box office. Thor est peut-être le moins connu mais si je vous cite Iron man, Spider man , les X-Men, Ghost rider, Les 4 fantastiques... Là, ça vous tente. Marvel entertainment a été racheté en décembre 2009 par Disney. Les Personnages sont évidemment aux antipodes de Mickey. Disney produira donc l'an prochain «The avengers». On y retrouvera tous ces héros qui nous font rêver. Alors prenez le film comme tel, un bon divertissement. Rien de plus.
Ms Peel
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