Artistes : La sortie de La Vie d'Adèle s'annonce compliquée. Enfin, surtout pour la promo. Le réalisateur Abdellatif Kechiche et ses deux actrices, Léa Seydoux et Adèle Exarchopoulos, règlent leurs comptes par presse interposée. A la sulfateuse. Rien de nouveau sous les projecteurs.
D'abord, la polémique 2013 : ce sont Léa et Adèle qui dégaînent les premières. Dans une interview au Daily Beast, elles dénoncent la dureté du réal à leur égard. Une exigence qui vire à une forme de "manipulation", selon elles. "C'était horrible", lâche Léa. Adèle est plus nuancée : "[Kechiche] est un génie mais il est torturé". Léa affirme alors qu'elle ne travaillera plus jamais avec lui. "Je ne pense pas [non plus]", ajoute Adèle. Les deux actrices atténueront par la suite leurs propos dans la presse française mais le fond du message reste le même : Kechiche va trop loin sur les tournages et elles ne pensent refaire un film avec lui de si tôt.
Par l'intermédiaire d'un journaliste de Canal+, Kechiche sort alors de son silence... et l'artillerie. C'est surtout Léa Seydoux qui en fait les frais, relate Le Figaro. "On ne vient pas faire la promo à L.A quand on a un problème avec le
réalisateur. Si Léa n'était pas née dans le coton, elle n'aurait jamais
dit cela, balance le cinéaste. Léa n'était pas
capable d'entrer dans le rôle. J'ai rallongé le tournage pour elle. Léa
Seydoux fait partie d'un système qui ne veut pas de moi, car je
dérange." Réponse de l'actrice : "Je n'ai pas critiqué Abdel Kechiche, j'ai parlé de son approche. On ne travaillera plus ensemble".
Baffes et courroux
A ceux qui s'étonnent d'un tel règlement de compte alors que le film sort prochainement, je voudrais rappeler la polémique qui avait eu lieu à l'occasion de la sortie de Police en 1985. Le tournage est tendu, comme en atteste un papier de Télérama : Maurice Pialat (auquel Kechiche est souvent comparé) se dispute fréquemment avec Richard Anconina, au point que celui-ci quitte le plateau. Pour qu'il accepte de revenir, il exige du réalisateur qu'il rédige une lettre d'excuses et qu'il la distribue à chaque membre de l'équipe !
Les relations sont également tendues avec Sandrine Bonnaire mais c'est surtout Sophie Marceau, alors âgée d'à peine dix-huit ans, qui subit le courroux du réalisateur. Pialat veut la destabiliser pour qu'elle se révèle autrement, elle qui est encore associée à son personnage de La Boum. La jeune actrice se sent isolée et maltraitée : elle se prend quelques paires de claques dans le cadre d'une scène. Administrées par Gérard Depardieu, on peut imaginer que cela fasse mal.
Conséquence : Sophie refuse de faire la promo du film, alors présenté au Festival de Venise. Pialat la traite alors de "grosse conne", Depardieu de "plante grasse". Sophie Marceau réagira dans Paris-Match. Cette polémique n'empêchera pas le film d'être un grand succès au box-office. Sophie Marceau y livre une de ses interprétations les plus intenses (lire le compte-rendu du tournage sur Maurice-Pialat.net).
Nous verrons bien ce qu'il adviendra pour La Vie d'Adèle. Les polémiques passent, les qualités et les défauts des protagonistes sont oubliées. Restent les oeuvres. Time will tell.
crédit photo : Télérama
Anderton
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