En DVD et Blu-ray : Et si des hommes pouvaient entrer dans les rêves d'autrui et en modifier le cours ? Inception ? Non, Dreamscape ! Encore une belle initiative de Carlotta qui sort de l'oubli ce film de 1984, qui a forcément influencé Christopher Nolan. Un film atypique et trompeur. Je m'explique.
Dreamscape embrouille le spectateur en ce qu'il ne reflète pas ce que son affiche lui promet. La magnifique illustration du grand Drew Struzan annonce un film d'aventure familial à la Indiana Jones, avec un héros flanqué de deux acolytes, la belle et le gamin espiègle. D'ailleurs, dans Indiana Jones et le Temple maudit (sorti aussi en 1984) et dans Dreamscape, c'est Kate Capshaw (devenue Mme Spielberg à la ville) qui incarne la partenaire du héros. Or, il y a tromperie : s'il fallait rapprocher Dreamscape d'un autre film, ce serait du Furie (1978) de Brian De Palma - avec d'ailleurs, la première Mme Spielberg, Amy Irving ! Dans les deux cas, il s'agit d'un thriller fantastique dans lequel les pouvoirs psychiques d'individus sont détournés par une agence gouvernementale.
C'est ainsi qu'Alex (Dennis Quaid), doté d'impressionnants pouvoirs psychiques, est recruté par le docteur Novotny (Max von Sydow) et son assistante, le docteur DeVries (Kate Capshaw). Leur programme scientifique vise à soulager des patients victimes de terribles cauchemars. Un autre medium, Tommy (David Patrick Kelly), est également mis à contribution. Le tout, sous la surveillance d'une officine gouvernementale dirigée par Bob Blair (Christopher Plummer).
So 80's
Soyons honnêtes : Dreamscape a pris un coup de vieux. Les effets spéciaux, au top du top dans les années 80, font limite ringards, ce qui pénalise le récit. La faute également à la musique, tout en synthé, très influencée par la B.O.F. de Tron mais sans la mélodie. Le score est pourtant signé Maurice Jarre ! Le compositeur n'était pas inspiré ; il retrouve quelques couleurs avec un thème au saxo (très 80's) mais sinon, c'est juste horripilant. Enfin, sans être ridicule, la mise en scène est un peu datée, même si Joseph Ruben est un honnête réalisateur qui fait le boulot, plutôt efficacement. De sa petite filmo, on retiendra Les Nuits avec mon ennemi (1991), avec Julia Roberts, Money Train (1995) avec Wesley Snipes et Woody Harrelson ou Loin du paradis (1998), le remake de Force majeure avec Vince Vaughn et Joaquin Phoenix.
Pour autant, le film garde son intérêt. Pour son scénario, bien ficelé, qui s'inscrit dans la pure tradition des films politiques paranoïaques des années 70. Pour la tension qu'il parvient à distiller, avec quelques pointes d'angoisse à la clé. Et pour son casting en or : Dennis Quaid tient la baraque, accompagné par les solides Max von Sydow et Christopher Plummer. Kate Capshaw est réduite au rôle de faire-valoir sexy mais elle fait moins idiote que dans Indiana Jones et le temple maudit - d'ailleurs, elle crie à peine ! A noter également, les présences d'Eddie Albert (inoubliable dans la série Les Arpents Verts, Green Acres en V.O.) et de David Patrick Kelly, dont le visage a marqué les années 80 (Les Guerriers de la Nuit, 48 Heures, Commando, Sailor et Lula...).
Un seul bonus pour ces éditions (au master restauré) mais sacrément sympa : une interview d'époque de Dennis Quaid. Un matériau brut, avant montage, dans lequel l'acteur, alors âgé de 30 ans, joue au chat et à la souris avec un journaliste aux questions parfois alambiquées. Une raison de plus pour découvrir ce film qui, malgré quelques défauts, mérite de sortir des limbes.
Anderton
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